Un rapport de la Banque mondiale a révélé que la situation de l'économie algérienne se porte bien. Mieux encore, l'économie algérienne devrait enregistrer une nette croissance en 2010, selon la Banque mondiale. Cela est possible grâce aux programmes d'investissement publics lancés par l'Etat. Cette prévision a été confirmée par des analystes rejoignant ainsi les prévisions de la Banque mondiale (BM). Celle-ci avait tablé sur une nette hausse de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie en 2010 qui devrait augmenter de 3,9%, dans le sillage d'un maintien des cours du pétrole autour de 76 dollars le baril en moyenne. "Ce taux de 3,9% reste d'1 point à 1,5 point au dessus des prévisions de croissance pour les pays émergents", a souligné à l'APS, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhelfa. En outre, ces prévisions "ne donnent pas une dégradation des revenus des hydrocarbures de l'Algérie" puisque le rapport table sur un prix moyen de 76 dollars le baril en 2010, alors que le budget de l'Etat est établi sur un prix référentiel de 37 dollars le baril, a-t-il ajouté. Faisant le même constat, l'expert en finances, El Hachemi Siagh, a affirmé que les ressources financières nécessaires à cette croissance seront disponibles en raison du maintien des prix de pétrole durant l'année en cours. "Je suis d'accord avec cette analyse de la Banque mondiale", a indiqué M. Siagh également directeur général du cabinet conseil en ingénierie financière Stratégica Finance. S'appuyant sur les prévisions de la BM, M. Siagh a prévu que "la croissance en Algérie en 2010 sera tirée par le maintien des prix de brut à une moyenne de 76 dollars le baril", en raison de l'augmentation de la demande pétrolière mondiale dans les pays émergents. Commentant le taux de croissance de 2,1% du PIB algérien en 2009, avancé par le rapport de la BM, M. Siagh a indiqué qu'il est "attribué au recul de l'investissement dans le secteur pétrolier qui n'arrive pas à atteindre la croissance enregistrée durant les années 2006-2007". Les projections de la BM pour 2010 offrent "une visibilité sur les moyens financiers qui vont soutenir cette croissance", a affirmé M. Benkhelfa qui précise que les ressources financières de l'Algérie sont appelées à évoluer et à se diversifier. "Il y a progressivement un relais sur la fiscalité ordinaire, par rapport à la fiscalité pétrolière, c'est un moyen de diversification de ressources", a noté cet expert, prévoyant une augmentation record de la fiscalité ordinaire en 2009 à plus de 1.000 milliards de dinars. Pour les deux ans à venir, M. Benkhelfa anticipe un taux de croissance à la hausse des ressources fiscales nécessaires à cette croissance économique, une évolution "qui ne permet pas de dire que l'Algérie aura des surprises inquiétantes", durant cette période, a-t-il affirmé, préconisant une "gestion saine de ces ressources qui doivent être réinjectées dans le financement d'entreprises compétitives et des projets réels". Concernant les quatre prochaines années, la croissance devrait être adossée à des ressources générées par le marché financier qui doit être activé, recommande ce banquier. "Nos partenaires considèrent que le pays est sur une bonne voie, mais pour les quatre ans à venir il faut moins regarder nos recettes (fiscales), il faut penser comment passer progressivement d'un financement budgétaire à un financement par le marché" financier, a-t-il suggéré. Mais en parallèle, les acteurs du marché c'est à dire le tissu des PME réactivées et mises à niveau, les entreprises publiques assainies ainsi que les opérateurs privés jouent leur rôle, en contribuant à cette efficience économique, a-t-il poursuivi. "Le gouvernement, a donc un double challenge: maintenir ce cadre macroéconomique sain à travers le maintien de l'investissement et de la croissance qui sont à des seuils exceptionnels par rapport à notre région et opter vers l'efficience économique par les acteurs du marché afin de diversifier notre économie", a soutenu M. Benkhelfa.