Dans une récente rencontre avec des élus corses, le Premier ministre français, François Fillon, a confirmé l'engagement de l'Etat français pour le raccordement de la Corse au gazoduc Galsi devant relier l'Algérie, la Sardaigne et l'Italie continentale. Dans la presse locale corse, on pouvait même lire " ..on progresse sur le plan diplomatique, puisque l'Italie et l'Algérie ont donné au gouvernement un accord de principe". Gaz de France doit, maintenant, déclencher une étude technique de faisabilité qui sera financée par l'État. Le Premier ministre français remet au goût du jour ce qu'avait promis Jacques Chirac il y a déjà deux ans.Par ailleurs, le président français, Nicolas Sarkozy, avait promis, lors d'une visite en Corse fin août 2007, qu'il demandait au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, que "le gazoduc Galsi en projet entre l'Algérie et l'Italie préserve au moins la possibilité d'un raccordement à la Corse". Cette possibilité de raccordement potentiel n'a donc pas échappé à l'attention du gouvernement. Le Premier ministre a, d'ailleurs, demandé à M. François Loos, ministre délégué à l'Industrie, de prendre des contacts avec son homologue italien pour examiner les perspectives d'un raccordement au gazoduc Galsi. M. François Loos a demandé une expertise économique et industrielle de la faisabilité d'un tel raccordement. Un groupe de travail a été mis en place, en lien notamment avec les opérateurs EDF et Gaz de France. Il remettra un rapport d'étape en février, qui permettra de déterminer si la faisabilité d'un tel raccordement est justifiable, tant du point de vue de la sécurité de l'approvisionnement que du point de vue industriel ou économique. Le projet Galsi, qui va irriguer la Sardaigne et rejoindre le nord de l'Italie, pourrait donc alimenter la Corse. En effet, depuis les coupures électriques de l'hiver 2004, l'approvisionnement énergétique corse demeure en question. La Corse a besoin d'un accès pérenne à une source d'énergie de bonne qualité, et, pour la première fois, cet objectif est à portée de main. Devant les avancées considérables enregistrées sur le projet, notamment la signature d'un accord de réalisation en novembre dernier, les élus corses estime que l'absence de la France dans ce consortium, est très préjudiciable à la Corse dans son ensemble et à Ajaccio, dont le conseil municipal, sur proposition de son premier adjoint, Paul Antoine Luciani, a adopté à l'unanimité une motion en faveur du raccordement au Galsi. Le gazoduc Galsi, d'une longueur totale de 1.470 kilomètres et d'une profondeur en mer de 2.800 mètres, devrait faire ses premières livraisons de 8 milliards de m3/an en mai 2012, à partir du champ gazier de Hassi R'mel (Sahara algérien), traverser la Méditerranée jusqu'à la Sardaigne, traverser de nouveau la mer pour aboutir en Toscane, en Italie. Galsi Spa est actuellement composée de sept compagnies: Sonatrach (36% des parts), Edison Gas (18%), Wintershall (13,5%), Enel Power (13,5%), Eos Energia (9%) Sfirs spa (5%) et Progemisa (5%). Par ailleurs, des contrats d'achat de gaz ont déjà été signés : Edison (2 Gm3), Enel (2 Gm3), Hera (1 Gm3), Ascopiave (0,5 Gm3), Worldenergy (0,5 Gm3).