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“Les honoraires des médecins revus à la hausse”
Entretien avec M. Mourad Redjimi, ministre de la Santé, à Liberté
Publié dans Liberté le 24 - 08 - 2004

Le ministre de la Santé affirme qu'il faut instaurer une véritable gestion comptable dans les hôpitaux pour maîtriser les dépenses du secteur sans pour autant sanctionner la CNAS qui sera appelée à rembourser les consultations et tous les autres actes, au prix réel. Les assurés et leurs ayants droit ainsi que les démunis seront pris en charge par les caisses d'assurance ou la Solidarité. Ceux qui ne font pas partie de ces deux catégories, ont tout intérêt à contracter une police d'assurance sinon ils devront payer de leur poche.
Liberté : Les hôpitaux seront donc payants à partir du 1er janvier 2005. Est-ce que les démunis auront quand même accès aux soins ?
M. Mourad Redjimi : En 2005, les hôpitaux passeront à une gestion comptable. En plus clair, ils seront appelés à une contractualisation externe avec la CNAS, les assurances économiques et la Solidarité. Par ailleurs, les différents services d'un hôpital seront pour leur part tenus de respecter la contractualisation avec la direction. Chaque service sera payé selon les actes qu'il aura réalisés. Quant aux équipements, à la recherche et aux programmes nationaux, ils seront à la charge de l'Etat. Chaque citoyen doit avoir son organisme payeur, qu'il se situe dans la catégorie des assurés sociaux ou parmi les démunis, qui, eux, seront pris en charge par le ministère de la Solidarité. L'Algérie compte 7 millions d'assurés sociaux et quelque 20 millions d'ayants droit. Il y a aussi quelque 3 millions de démunis. Il ne reste donc que 2 millions de citoyens à identifier. Dans un premier temps les non démunis et non assurés seront soignés gratuitement, mais à terme (dans quelques années), ils devront s'assurer ou payer les actes dont ils bénéficieront. Ceux qui activent dans l'économie parallèle seront appelés à s'assurer. Nous pensons réaliser un identifiant unique pour chaque citoyen. Il s'agira d'une carte à puce contenant toutes les informations du concerné, y compris son dossier médical et les consultations dont il a bénéficié. Il n'est plus question de permettre à un patient de consulter plusieurs fois pour la même maladie et de prendre en charge tous les médicaments prescrits par plusieurs médecins différents. Cette carte supprimera la vignette pour le remboursement des médicaments et cela nous permettra de mieux maîtriser la consommation des produits pharmaceutiques, notamment pour réaliser des prévisions justes et fiables. Cette carte ne pourra pas être utilisée par une autre personne. Nous serons même en mesure de vérifier si les médecins prescrivent les génériques et si les officines en vendent en quantité, car toutes les activités médicales seront sujettes à des analyses comptables. Lors des séjours à l'hôpital, la restauration et les frais d'hôtellerie seront pris en compte dans les “forfaits pathologies”, (pour chaque maladie, la CNAS ou la Solidarité verseront la somme correspondant à la prise en charge d'une telle maladie). Les mutuelles, de leur côté, prendront en charge les 20% non couverts par les assurances quand les malades ne sont pas assurés à 100%. Mais cela ne se fera pas dans l'immédiat, il faudra attendre que tout le mécanisme soit mis en place. Il est clair par ailleurs que dans un premier temps, tous les malades, assurés ou non, seront soignés. Nous devons parvenir aussi à uniformiser les tarifs pour que ceux appliqués dans les hôpitaux soient les mêmes que ceux pratiqués par les praticiens et les cliniques du secteur privé. Cela permettra l'émergence d'une médecine nationale où le privé et le public seront en charge de la santé des Algériens. Les hôpitaux et les CHU prendront en charge les soins de haut niveau, la recherche et la formation.
Peut-on réaliser un tel projet avec le niveau actuel des honoraires ?
Il faut augmenter les tarifications et le patient sera remboursé au réel, c'est-à-dire suivant ce qu'il a payé. Je pense qu'une consultation de médecine générale à 200 DA et celle du spécialiste à 300 DA, reflète la réalité. Il faut certes revoir la tarification, mais les nouveaux honoraires doivent être en adéquation avec les capacités de la CNAS qui devra être en mesure de supporter les tarifs arrêtés. Bien entendu, ces honoraires seront appliqués par les structures publiques, et le secteur privé devra s'y conformer.
Où en est la loi sanitaire ?
La loi sanitaire en est à sa dernière lecture ou plutôt aux dernières corrections. Elle sera remise aux différentes institutions avant de passer devant l'APN. L'ancienne loi était valable pour la politique du parti unique et des réalités économiques de l'époque, il faut une nouvelle loi qui sera en adéquation avec le programme du président la République. On a introduit la gestion comptable dans les structures de santé et la politique de la régionalisation qui aura comme avantage la possibilité donnée aux habitants d'une aire géographique désignée, de bénéficier des mêmes soins que ceux prodigués dans les autres régions. Chaque région aura à sa tête un agent sanitaire auquel l'Etat donnera les moyens nécessaires. Bien entendu lorsqu'il s'agit de certains soins de haut niveau, nécessitant des moyens très importants, ils seront assurés par des entités nationales. Cette même loi préconise la création de plusieurs organismes nouveaux chargés de réaliser des projets importants. L'agence nationale des greffes se penchera sur la mise en place de tous les moyens indispensables pour que cette discipline soit une réalité palpable. L'Institut national du rein, dont le siège sera à Blida, aura la charge de concrétiser la volonté de prendre en charge les hémodialysés et surtout la mise en place d'une aire scientifique dont le rôle sera la recherche et la prise en charge de toutes les pathologies liées au rein et à l'appareil urinaire. Il y aura des entités équivalentes pour les greffes de cornée, du foie, de la moelle… etc. Quant au cancer, il aura son institut dont le rôle premier sera l'instauration d'une politique de diagnostic précoce, seule condition pour assurer un bon taux de guérison définitive et à moindre coût. Un cancer au stade avancé nécessite de lourds moyens et des prix élevés en matière de prise en charge et tout cela pour un taux de réussite minime. L'Institut national de santé publique (INSP) sera transformé en une structure de recherche, de prévention et de mise en place et du suivi des grands programmes nationaux de santé. L'Agence nationale du sang sera appelée à s'améliorer et aura pour tâche, entre autres, le fractionnement du sang et la production des facteurs 8 et 9. L'Institut Pasteur se lancera dans la recherche en biologie et en microbiologie, et il produira des vaccins. Enfin, la Pharmacie centrale des hôpitaux produira des médicaments et des petits instruments à usage médical.
Avez-vous trouvé les compétences nécessaires pour un programme aussi ambitieux ?
L'homme algérien est compétent. J'utilise les compétences existantes. J'ai identifié les hommes prêts à m'accompagner dans la réalisation de ma politique. Je pourrais aussi faire appel à d'autres compétences et je suis convaincu qu'en matière de gestion, le secteur regorge de ressources humaines nécessaires.
Nous remarquons des mouvements au niveau des CHU. Ces changements sont-ils indispensables ?
Le mouvement dans les hôpitaux est en cours, et d'autres changements auront lieu avant la rentrée au niveau des CHU et des Directions de la santé (DSP) dans certaines wilayas. La gestion des ressources humaines au niveau des CHU et des DSP incombe au ministre. Je limoge les hommes qui ont failli à leur mission, or je n'ai sanctionné personne. Le directeur du CHU de Tizi Ouzou est nommé conseiller dans mon cabinet car je tiens à ce qu'il m'accompagne dans la mise en place de la politique de régionalisation. Je compte sur ses compétences pour l'installation des 5 régions sanitaires. Je l'ai appelé personnellement pour l'informer qu'à l'issue de son congé, il devra rejoindre sa nouvelle affectation : conseiller au niveau du cabinet. Je considère cela comme une nomination à un poste supérieur, non comme une sanction.
Des associations se battent pour que les prisonniers aient droit à la santé. Est-ce que votre département songe à améliorer les conditions sanitaires des détenus ?
Une loi relative à la santé des prisonniers vient de passer. Elle leur donne droit d'accès aux soins et pour cela un service médico-pénitencier est en phase de réalisation à Blida. La santé est un droit reconnu pour tous les citoyens sans exception.
Les industriels du secteur pharmaceutique se plaignent des entraves qui freinent leurs efforts. Quels seront les mécanismes que vous mettrez en place pour protéger ce secteur ?
Les mécanismes déjà existants protègent bien le secteur de l'industrie pharmaceutique. Les investisseurs ont droit à des privilèges fiscaux et à des avantages en matière de taxes et droits.
Le problème du remboursement sera réglé pour encourager la consommation des produits fabriqués en Algérie. Nos produits sont bons et nous n'importerons que les quantités d'appoint pour satisfaire la demande.
Les industriels seront protégés par les textes, des avantages en matière de remboursement leur seront consentis et la promotion sera faite pour encourager la consommation des génériques.
Dès que Saïdal produira son insuline, nous cesserons d'importer ce produit. En 40 semaines, Saïdal produira les quantités suffisantes pour la consommation d'une année. L'unité élaborera ensuite des anticancéreux. Aldaph ne produira pas d'insuline mais des antidiabétiques oraux, des anticholestérimiants et des produits pour l'hypertension. Aldaph est arrivé avec de l'argent et un projet, il a promis de produire et nous encourageons la production nationale. Je protégerai tous les industriels algériens, qu'ils soient publics ou privés.
Quels sont vos engagements envers les malades ?
Ce n'est pas un luxe de se soigner lorsque nous tombons malade. Je m'engage à tout faire pour que le citoyen ait les mêmes possibilités de se soigner là où il se trouve sur le territoire national. Nous avons réussi à baisser le taux de mortalité infantile et nous continuerons cette politique. Avec cette nouvelle conception et la nouvelle carte, le malade ira vers le privé, ou le public où il sera pris en charge de la même manière. L'hôpital prendra en charge les soins de haut niveau.
Nous parviendrons ainsi à terme à l'instauration d'une politique de santé nationale où les secteurs privé et public conjugueront leurs efforts pour le bien- être du malade qui aura droit aux meilleurs soins.
SaId Ibrahim et Abdelkrim Allam


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