Comme il était déjà prévisible depuis des semaines , l'Algérie a décidé d'annuler des commandes de doses de vaccination contre la grippe A/H1N1. Au total, ce sont " 15 millions de doses sur les 20 millions pour une valeur de 8 milliards de dinars initialement commandées qui seront annulées ", a déclaré, hier sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale, Fawzi Derrar, responsable du centre de référence de la grippe AH1N1 au ministère de la Santé. Ainsi, l'Algérie a-t-elle jugé utile de ne disposer en fin de compte que de " 5 millions de doses ", ajoutant que " 2,5 millions de doses sont déjà acquises et la même quantité arrivera d'ici deux mois ". Selon le docteur Fawzi Derrar, deux facteurs sont à l'origine de cette décision. D'abord parce que l'activité grippale en Algérie comme un peu partout dans le monde, a connu un " déclin ces dernières semaines en plus du taux de vaccination qui reste très faible ". Un taux qui ne dépasse pas " 3% chez le personnel médical ", que Fawzi Derrar explique par le fait d'une mauvaise campagne de communication mais aussi des " interprétations de la presse algérienne de certains cas comme le décès de la femme médecin de Sétif ". A rappeler, d'ailleurs, que les résultats de l'autopsie ne sont pas encore rendus publics. Et Fawzi Derrar, de préciser qu'il n'est pas du ressort du ministère de la Santé mais de celui de la justice. Mais qu'en sera-t-il des quantités déjà commandées auprès du laboratoire canadien GSK. Le docteur Fawzi Derrar, a précisé que des discussions sont en cours et une " notification a été déjà envoyée au laboratoire pour annuler la commande ". Pour lui, une " solution sera trouvée pour satisfaire les deux parties ". Le ministère de la Santé, explique-t-il, comprend les préoccupations du laboratoire mais il y a une " clause de discussion ". Il affirme, à ce propos, que le ministère demandera le " reprofilage ". En terme plus clair, la tutelle discutera de l'acquisition d'un autre type de vaccin comme celui de la " grippe saisonnière, par exemple ". Pour ce qui est des critiques envers l'Organisation mondiale de la santé, accusée d'avoir surévalué le risque de la grippe en décrétant le niveau d'alerte 6, le responsable du centre de référence de la grippe A n'est pas de cet avis. Bien au contraire, il recommande encore de la vigilance même si le danger n'est plus le même. Pour lui, l'Algérie qui est membre de l'OMS, doit suivre toutes les recommandations des experts de l'organisation, telle la commande de vaccin. De ce fait, " il n'y a pas eu mauvaise gestion de la maladie ", a-t-il déclaré.