L'année 2010 commence sur une bonne nouvelle pour les relations économiques entre l'Algérie et la France. En effet, le constructeur automobile français Renault devrait annoncer prochainement l'implantation d'une usine d'assemblage à Rouiba, dans la banlieue est d'Alger. C'est du moins ce qu'a affirmé le quotidien français "Le Monde". La future usine du constructeur automobile français va assembler trois modèles de véhicules de bas gamme "la Logan, la Sandro et la Symbol". Selon "Le Monde", le montant de l'investissement "dépassera plusieurs dizaines de millions d'euros". La Société nationale des véhicules industriels (SNVI l'héritière de Berliet),spécialiste en construction des camions et des autobus,sera le partenaire de Renault dans le projet. Comme l'exige la loi algérienne sur les investissements étrangers, la SNVI va détenir 51% du projet et Renault 49%. Le management sera toutefois assuré par le groupe français. La future usine Renault produira quelque 50 000 véhicules par an, tous destinés au marché algérien. En 2009, le groupe français a vendu 56 000 véhicules en Algérie : 39 000 sous la marque Renault et 17 000 Dacia, sa filiale. Grâce à ces ventes, Renault est le numéro un du secteur en Algérie. Certes, le groupe français, à travers ce projet, cherche à consolider sa position de leader sur le marché algérien, mais, pas seulement, en choisissant d'implanter sa première usine africaine à Tanger au Maroc, le groupe français s'était attiré les critiques des milieux économiques et politiques en Algérie. Ce choix a été régulièrement dénoncé par les Algériens lors des réunions bilatérales avec les Français. Pour l'Algérie, le projet de Renault, qui doit encore recevoir le feu vert du Comité national de l'investissement, une structure interministérielle , est aussi une bonne nouvelle. Car depuis des années, Alger souhaite développer une filière automobile sur le territoire nationale. En outre, il est à noter que les relations économiques entre l'Algérie et la France ne risquent pas de se refroidir. L'Algérie est le troisième client de la France, hors pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Et le solde des échanges est largement positif. Il a dépassé 2 milliards d'euros en 2009, "malgré une diminution sensible des exportations de la France due à la crise", souligne-t-on côté français. Les mesures prises par Alger (dont la quasi-suppression du crédit à la consommation) pour réduire les importations, multipliées par deux en quelques années, n'ont finalement eu qu'une incidence limitée sur les échanges.