L'Iran étudie des propositions de transfert de combustible nucléaire émanant des Etats-Unis, de la Russie et de la France, a déclaré le directeur de l'organisation iranienne de l'énergie atomique. Ali Akbar Salehi n'a pas précisé dans quelle mesure ces propositions allaient au-delà du plan présenté à l'automne dernier par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que l'Iran n'a toujours pas accepté, décidant au contraire il y a une semaine de produire lui-même de l'uranium enrichi à 20%. "Après (cette) décision (...), nous avons reçu des propositions de la Russie, de l'Amérique et de la France. Nous sommes en train d'étudier cette question à côté d'autres propositions de différents pays", a déclaré Salehi, cité par l'agence de presse Irna. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé jeudi que l'Iran était désormais capable, même s'il n'avait pas l'intention de le faire, de produire de l'uranium enrichi à plus de 80%, près du niveau d'enrichissement nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique. Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ce que Téhéran dément. L'idée de traiter à l'étranger de l'uranium iranien faiblement enrichi à 3,5% avait été avancée par l'AIEA pour lever les soupçons envers Téhéran, mais l'Iran a rejeté jusqu'ici les conditions du transfert. "La proposition de ces pays ne fera cesser les activités d'enrichissement en Iran que si toutes nos conditions pour échanger de l'uranium enrichi sont observées", a déclaré Ali Akbar Salehi. "La production en continu d'uranium à 20% est désormais programmée." La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a confié dimanche qu'elle ne voyait guère d'alternative à un nouveau train de sanctions contre l'Iran. Hier, Hillary Clinton a dit redouter "une dictature militaire" dans le pays, avec la montée en puissance des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. Elle a en revanche exprimé son soutien à un renforcement des sanctions économiques. Ces pressions "viseront notamment les entreprises contrôlées par les Gardiens de la révolution, qui à notre avis sont en train de supplanter le gouvernement d'Iran", a-t-elle dit, estimant que "l'Iran se dirige vers une dictature militaire".