Le leader suprême de l'Iran l'ayatollah Ali Khamenei a prévenu que les pays occidentaux devaient cesser d'ériger des obstacles contre Téhéran, et a menacé l'opposition. La télévision officielle a rapporté que l'ayatollah Khamenei a salué "les dizaines de millions" d'Iraniens qui ont participé jeudi à la grande manifestation de soutien au régime à l'occasion du 31e anniversaire de la Révolution islamique. Cette déclaration a été postée jeudi soir sur le site de Khamenei après les manifestations du gouvernement et de l'opposition jeudi dans la capitale iranienne. Selon l'ayatollah Khamenei, ce rassemblement massif reflète la force de la nation. "Ces trois dernières années n'ont pas suffi à ouvrir les yeux des Etats arrogants et responsables de brimades sur les efforts vains pour asservir cette nation islamique", a-t-il déclaré. La manifestation pro-gouvernement de jeudi devrait être un réveil pour "les ennemis intérieurs et décourager les groupes qui prétendent représenter le peuple", a-t-il ajouté. Notons que pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a réaffirmé hier que la France travaillait actuellement sur une "quatrième résolution" des Nations unies visant à imposer des "sanctions économiques" à l'Iran. Rappelant que Paris avait déjà "fait entendre des protestations très véhémentes", tout comme "le reste du monde", Bernard Kouchner s'est défendu sur Europe-1 de tout "défaitisme", mais n'a pas confirmé de date pour le vote de la résolution. "Il y a déjà eu trois résolutions du Conseil de sécurité avec des sanctions, la quatrième (...) est travaillée à New York en ce moment", a-t-il fait valoir, en rappelant qu'elle nécessitait "l'entente des cinq membres permanents et une majorité au Conseil de sécurité". "Nous travaillons avec les Chinois, les Russes, les Américains, les Anglais et (...) un certain nombre de pays qui sont relativement proches, en tout cas parfois admiratifs (du président iranien Mahmoud) Ahmadinejad", a-t-il souligné, citant le Brésil et le Liban. "Il faut convaincre ces gens-là, la Chine sûrement", a-t-il reconnu, en rappelant qu'une rencontre avait eu lieu avec son homologue chinois Yang Jiechi "la semaine dernière". "On peut penser que ça ne servira à rien, moi, je crois que ce sera très utile", a-t-il plaidé. La France travaille sur des "sanctions économiques", a précisé le chef du Quai d'Orsay. Mais "nous nous efforçons de ne pas proposer des sanctions qui frapperaient le peuple iranien qui justement (...) à plus de 60% s'oppose au gouvernement".