Les pays de la zone euro fourniront une aide de 20 à 25 milliards d'euros à la Grèce, a calculé le ministère allemand des Finances, selon l'hebdomadaire Der Spiegel. Il s'agit de "réflexions initiales" du ministère, précise le journal qui ajoute que la contribution de chaque pays serait calculée en fonction de sa proportion de capital détenue à la Banque centrale européenne. Un porte-parole du ministère des Finances n'a pas souhaité commenter cet article, qui précise que cette aide financière prendrait la forme de prêts et de garanties. Selon Der Spiegel, tous les pays de la zone euro apporteraient leur contribution et la part de l'Allemagne s'élèverait à quatre ou cinq milliards d'euros et serait gérée par la banque publique KfW. L'aide devrait être liée à de strictes conditions et les prêts seraient accordés par tranches une fois que celles-ci seraient respectées, ajoute Der Spiegel. Interrogé par le magazine allemand, le Premier ministre grec George Papandréou a rappelé à l'Allemagne qu'il ne demandait aucune aide, tout en critiquant l'attitude la Commission européenne concernant le pacte de stabilité. "L'Union aurait pu par le passé surveiller avec plus de rigueur si le pacte de stabilité était respecté -- avec nous également", a-t-il déclaré. "Nous devrions dans le futur permettre à l'Office européen de la statistique d'avoir un accès direct aux données individuelles des Etats membres", a-t-il ajouté. "Nous avions suggéré cela mais tous les pays ne souhaitaient pas se diriger vers autant de transparence", a précisé le responsable grec. Le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a jusqu'ici décliné les appels à un engagement financier en faveur de la Grèce en dépit des menaces qu'une absence de soutien à Athènes pourrait faire planer sur l'euro. Notons que le vice-premier ministre grec Théodore Pangalos a indiqué hier dans une interview publiée dans le journal To Vima que la Grèce ne fera en "aucun cas" appel au Fonds monétaire international (FMI) pour résoudre sa crise financière. "Oui", l'éventualité d'un recours au FMI a été écartée, "il n'y a en aucun cas" une telle éventualité, a-t-il déclaré. "Nous sommes dans le système européen, cela revêt des avantages stratégiques, c'est un choix stratégique", a-t-il ajouté. Une mission de la Commission européenne avec des experts de la BCE, et des délégués du FMI chargés d'une expertise technique, est attendue cette semaine à Athènes pour examiner l'avancement du plan d'économies grec. Théodore Pangalos a réitéré que le gouvernement ne comptait pas prendre des mesures de consolidation supplémentaires réclamées par Bruxelles jusqu'à la prochaine évaluation, à la mi-mars, des comptes grecs par la Commission européenne.