Les pays de l'UE se sont mis d'accord à l'arrachée sur la mise en place d'un plan de secours historique allant jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro, si nécessaire, et endiguer une crise financière qui menace de gagner toute la planète. Cette enveloppe sans précédent dans l'histoire récente pour un programme de soutien financier, inclut des prêts et garanties des pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire international. Elle a été décidée dans la nuit de dimanche à lundi, à l'issue de plus de onze heures de tractations à Bruxelles entre ministres européens des Finances, convoqués en urgence. Le total se décompose en 60 milliards de prêts apportés par la Commission européenne, et de 440 milliards d'euros de prêts et garanties par les pays de la zone euro, soit 500 milliards au total, a annoncé la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado, devant la presse. Le Fonds monétaire international apportera aussi une contribution additionnelle sous forme de prêts, pour un montant de jusqu'à 250 milliards d'euros, a-t-elle précisé. La Banque centrale européenne a fait également un geste en décidant d'intervenir pour soulager le marché de la dette en zone euro, pris dans la tourmente depuis des semaines du fait des doutes des investisseurs sur la capacité de nombreux de pays à rembourser. L'institut de Francfort devrait procéder à des achats de titres obligataires d'Etats, ce qui revient à leur prêter de l'argent. Les ministres ont mené une course contre la montre pour trouver une solution rassurante avant l'ouverture des marchés des changes en Asie, alors que la crise grecque menace d'emporter dans son sillage d'autres pays de la zone euro comme le Portugal ou l'Espagne. Mais aussi de déstabiliser les marchés mondiaux. Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé dimanche 9 mai, un prêt à la Grèce de 30 milliards d'euros sur trois ans. Un record pour un prêt de l'institution à un seul pays, alors qu'Athènes croule sous une dette abyssale, et en échange de mesures d'austérité sans précédent. L'objectif est de "soutenir le programme d'ajustement et de transformation économique" du gouvernement grec. Il s'agit d'une "mesure forte" qui "contribue au vaste effort international pour aider à stabiliser la zone euro et à assurer la reprise de l'économie mondiale", a commenté Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. Le FMI rend 5,5 milliards d'euros disponibles sur le champ, soit une aide financière immédiate combinée avec l'Union européenne de 20 milliards. Sur l'ensemble de l'année, le total de l'aide du FMI s'élèvera à environ 10 milliards d'euros aux côtés de quelque 30 milliards d'euros promis par l'Union européenne. Notons aussi, que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 ont exprimé dimanche leur volonté de soutenir la stabilité, le redressement et la croissance de l'économie mondiale. Les responsables du G7 ont mené d'étroites consultations sur les mesures permettant de restaurer la confiance mondiale, la stabilité financière et la promotion de la relance continue de l'économie mondiale, a déclaré le ministère canadien des Finances dans un communiqué. Ils ont salué les démarches entreprises par les pays membres de la zone euro pour placer les finances publique sur les bons rails, et les réponses apportées par certains membres de l'Union européenne aux besoins d'autres par le biais d'un soutien financier et d'un nouveau mécanisme de stabilisation européenne. Ils ont également apprécié l'engagement des pays membres de la zone euro à inclure le soutien financier du Fonds monétaire international dans le nouveau mécanisme.