L'économie indienne devrait croître de 8,2% l'an prochain et retrouver l'année suivante son taux de croissance de 9% antérieur à la crise financière mondiale, selon les prévisions du Conseil économique du Premier ministre. "Selon notre première estimation, l'économie devrait croître de 8,2% en 2010-2011 et de 9% en 2011-2012", estime dans un rapport de l'organisme gouvernemental de prévisions. Ce rapport, publié avant le budget annuel à la fin du mois, précise que les prévisions concernant l'année budgétaire 2010-2011 s'achevant le 31 mars 2011 pourraient être revues à la hausse. Selon le gouvernement, le pays a besoin d'une croissance annuelle comprise entre 9 et 10% pour pouvoir réduire le niveau de pauvreté. Il faut dire également que le gouvernement indien souhaite réduire le déficit budgétaire, en misant sur le retour de la croissance et des rentrées fiscales. Dans son discours annuel sur le budget, prononcé devant le parlement indien, le ministre des Finances, Pranab Mukherjee a fixé les grandes lignes de l'année budgétaire à venir, qui court d'avril 2010 à avril 2011 et pour laquelle le budget s'élèvera à un peu plus de 175 milliards d'euros. L'Inde veut d'abord s'attaquer à un déficit budgétaire record, estimé à 6,9% de son PIB. Selon Mukherjee, il devrait être réduit à 5,5% pour mars 2011, l'objectif pour mars 2013 étant d'atteindre les 4,1% du PIB. Un objectif qui doit être rendu possible à la fois par le retour de la croissance et des rentrées d'impôt. Le "premier challenge" pour Mukherjee, c'est de retrouver une croissance autour de 9%, le niveau auquel elle était avant la crise financière de 2008. Au quatrième trimestre 2009, notamment en raison d'une baisse de la production agricole liée à une mauvaise mousson, la croissance indienne était tombée à 6%. Un chiffre à faire pâlir d'envie les économies occidentales, mais décevant comparé aux 6,9% attendus et aux 7,9% sur un an du troisième trimestre. L'objectif du retour à 9% semble toutefois atteignable dans les deux ans. Selon de récentes prévisions, la croissance indienne pourrait par ailleurs enregistrer la plus forte progression au monde d'ici quatre ans. Deuxième volet pour réduire le déficit, de nouvelles mesures fiscales. Et notamment la création d'un impôt national sur les biens et services d'ici avril 2011. Le gouvernement compte également continuer à vendre les actions détenues dans les groupes publics.