Dans le secteur très concurrentiel de l'éolien, trois entreprises françaises membres du Club ADEME International ont remporté récemment plusieurs contrats dans le bassin méditerranéen. Les projets de ces entreprises contribuent concrètement à la mise en oeuvre des objectifs énergétiques du Plan Solaire de l'Union pour la Méditerranée, qui ambitionne notamment d'atteindre 20 GW de nouvelles capacités de production d'énergies renouvelables d'ici 2020, dans les pays des rives sud et est de la Méditerranée. Spécialisée dans l'ingénierie des projets éoliens (études, accords fonciers), la société Green Power 2020 a récemment remporté trois marchés éoliens dans le pourtour méditerranéen. Après avoir été retenue fin 2009 pour un parc éolien d'une puissance de 50 MW à Zafarana en Egypte, cette jeune société dynamique vient de signer des allocations foncières pour la réalisation de deux parcs en Syrie (projet de 100 MW, en coopération avec le développeur " La Compagnie du Vent ") et en Jordanie (projet de 50 à 100 MW). Ces deux derniers marchés ont été officiellement signés les 19 et 20 février 2010, lors de la visite du Premier ministre François Fillon à Damas et Amman. Green Power et Innovent ont été accompagnées dans leurs démarches par le Club ADEME International. Ce réseau d'éco - entreprises piloté par l'ADEME leur a notamment apporté sa connaissance des marchés et des acteurs locaux de l'environnement et de l'énergie. Un autre membre du Club ADEME International, le fabricant et installateur français d'éoliennes, Vergnet Groupe, s'est vu attribuer fin janvier 2010 un contrat pour la construction de la première ferme éolienne en Algérie, à Adrar (parc de 10 MW). En effet, Sonelgaz à travers sa filiale d'engineering CEEG investit dansl'éolien. Celle-ci a d'ailleurs lancé récemment un appel d'offres international relatif à la réalisation de la première ferme éolienne en Algérie, d'une puissance de 10 MW à Adrar (sud-ouest). Ce projet a été confié jeudi au groupe français Vergnet qui a présenté la meilleure offre, lors d'une séance publique d'ouverture des plis. Vergnet a été retenu par la Compagnie de l'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), filiale du groupe Sonelgaz, à la faveur de son offre jugée meilleure que son concurrent, le groupe Allemand MAN Ferrostaal, en matière du coût total de l'investissement et du coût du KW/heure de l'énergie électrique produite. Dans son offre commerciale, Vergnet a proposé un investissement de 3,05 milliards de dinars et un coût de Kw/h de 9.620 DA, alors que MAN Ferrostaal a proposé 4,92 milliards DA d'investissement et 13.283 DA par KW/h. D'une puissance de 10 MW, la future ferme éolienne sera réalisée sur une assiette de 30 hectares et devrait être opérationnelle en 2012, selon la CEEG. Ces parcs éoliens, tous situés dans des pays de l'Union pour la Méditerranée, constituent un encouragement pour les promoteurs du Plan solaire méditerranée qui vise la construction additionnelle de 20 GW de capacités de production d'électricité renouvelables à l'horizon 2020. Lancé par l'Union européenne, le plan solaire méditerranéen ambitionne d'installer des milliers de miroirs paraboliques dans le désert du Sahara. Le concept est simple selon Gerhard Knies, inspirateur du projet TREC (Trans-Mediterranean Revewable Energy Cooperation). "Les déserts chauds couvrent environ 36 millions de km2 sur les 149 millions de km2 de terres émergées de la planète. L'énergie solaire frappant chaque année 1 km2 de désert est en moyenne de 2,2 térawattheures (TWh), soit 80 millions de TWh par an. Cela représente une quantité d'énergie si considérable que 1 % de la surface des déserts suffirait pour produire l'électricité nécessaire à l'ensemble de l'humanité." Un projet ambitieux à étudier de près si l'on considère la demande mondiale croissante en énergie. Le Sahara deviendrait dès lors le terrain d'une gigantesque centrale solaire à concentration (CSP) qui alimenterait tout le Maghreb et même l'Europe. Un réseau de supercentrales solaires (paraboles solaires et non panneaux photovoltaïques) serait implanté dans les pays de la ceinture saharienne. Le courant produit serait ensuite transporté par des lignes à haute tension posées au fond de la Méditerranée.