Le nouveau président de l'Ukraine, M. Viktor Ianoukovitch, récemment élu, a dans une interview accordée à une chaîne d'information, précisé ses projets sur son pays. L'ancien chef de l'opposition qui se trouvait à Bruxelles, et ce à quelques jours avant sa visite en Russie, a tout d'abord souligné toute sa volonté à poursuivre une politique équilibrée qui serve les intérêts nationaux de l'Ukraine. " Et je souhaite que l'Europe et la Russie trouvent toutes deux en l'Ukraine un partenaire fiable ". L'ex-président Ukrainien, Viktor Iouchtchenko, visait l'adhésion de son pays à l'Union européenne et à l'OTAN, ces deux projets ne semblent pas convenir au programme d'action du nouveau président, Ianoukovitch : " Je pense que nous allons clairement passer de la parole à l'action. Et c'est la principale chose que je vais changer. Nos relations doivent être mieux définies. Je pense que la perspective de l'intégration européenne exige par-dessus tout, les ré "formes en Ukraine. Et je vais nécessairement entamer ces réformes. Tout ce nous faisons, chacun de nos prochains pas devrait tendre vers ce but ". M. Viktor Ianoukovitch, indique à cet effet, qu'il va poursuivre le processus d'intégration européenne. Quant à l'adhésion à l'OTAN, il affirme que ce dossier n'est pas pour l'instant à son ordre du jour. Pour lui, il est difficile de dire quand cela aura lieu. " Aujourd'hui, la situation de notre société est telle que la politisation excessive de ce sujet contribue à l'instabilité politique et divise le pays. Mon but est d'unir le peuple ukrainien, de faire de l'Ukraine un territoire stable, un partenaire fiable et constant ", affirme-t-il. En matière de relation avec la Russie, a été clair pour dire : " Je pense que nous devons désormais remédier aux déficiences qui ont marqué nos relations avec la Russie. Et les autres futures relations que j'entrevois entre l'Ukraine et la Russie sont celle de pays amis, des relations de partenariat, de bon voisinage, qui serviront les intérêts des peuples ukrainiens et russes. Je dirais que nos deux peuples veulent rétablir leurs relations traditionnelles et qu'ils attendent cela des politiques de leurs chefs d'Etat en Ukraine comme en Russie ". En matière de politique régionale, il se dit opposé à la politique du deux poids deux mesures comme dans le cas de la Serbie ou plutôt celui de la reconnaissance du Monténégro : " Je veux dire la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo. Déjà l'époque, il est clair que les problèmes existants dans les zones de conflits gelés ne feraient qu'empirer. Leur exemple frappant a été celui de l'Ossétie. C'est pourquoi mon point de vue est que nous devrions souligner de nouveau et dés que possible que les règles internationales, les règles qui s'appliquent à tous, ne devraient pas avoir d'exceptions ". A cet effet, il ; précise que la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, n'est pas actuellement à l'ordre du jour. " Il y a un précédent qui aurait pu être évité. Néanmoins, cela a été permis ". Plus explicite à ce sujet, il dit que ces questions seront discutées dans un avenir proche, lors de sa visite en Russie. Sur un autre sujet, il espère que l'Ukraine rejoindra l'union douanière mise en place entre la Russie, le Belarus et le Kazakhstan. Pour lui, c'est oui, " mais nous n'en connaissons pas encore les règles. Nous ne comprenons pas quel rôle nous serions amenés à jouer. Et deuxièmement, l'Ukraine est à présent membres de l'Organisation Mondiale du Commerce, or si une telle alliance est possible, elle l'est seulement dans le cadre des règles de l'OMC. Cette question requiert bien évidemment une réflexion poussée ", il ajoute que si nous parlons de l'avenir, et nous souhaitons ardemment voir nos partenaires, la Russie, le Kazakhstan et le Belarus devenir membre de l'OMC, alors nous serons plus proche de cet objectif. Concernant l'un des dossiers les plus conflictuels entre l'Ukraine et la Russie, les prix du gaz et les taxes de transit, Viktor Ianoukovitch, se dit certain que ce dossier sera à l'ordre du jour lors de sa visite à Moscou. " Et nous aurons une réponse très rapidement. Bien évidemment, cette question est désormais très importante pour l'Ukraine parce que nous croyons qu'aujourd'hui les prix du gaz imposés à l'Ukraine, sont, pour dire les choses modérément, injustes. Et nous ne voulons pas bâtir des relations avec nos partenaires, avec la Russie, à partir de conditions aussi défavorables à l'Ukraine ".