Ouvrez bien les yeux car vous ne verrez pas tout le temps des femmes en aussi grand nombre dans les espaces de la ville d'Alger ! Tous les établissements culturels de la capitale ont pensé à lui concéder, pour une journée ou plus, beaucoup plus de territoire que d'habitude. Dans tous les territoires où elle est invitée, la femme ne parait pas en mesure de défendre ses intérêts juridiques puisqu'elle y va juste pour faire la fête. Loin le temps où celles-ci marchaient dans les artères de la capitale en protestant contre les flagrantes injustices faites à elles. Le 08 mars 2010 ne sera aucunement protestataire mais simplement festif, comme si tout allait bien pour " Le deuxième sexe ". Pour commencer, la société Walt rad Center de concert avec le ministère de la Famille a proposé depuis jeudi dernier et jusqu'au lundi, la sixième édition de son salon EVE 2010 à la Safex. Qui y a-t-il dedans ? Eh bien tout ce qui rend la femme belle, et moins naturelle. Des expo-vente d'habits traditionnels spécial mariage, vente de maquillages et de produits esthétiques, concours formels de coiffures soirées, avec maquillage et coloriage, bref tout ce qui prédestine la femme à être un modèle de beauté avant et pendant son mariage. Rien de plus moral ! Plus créatif cette fois-ci, l'Institut Cervantès ouvre ses portes jusqu'au 30 mars prochain aux artistes peintres de la Méditerranée. Les femmes peintres dont Valentina Ghanem qui devait se trouver en cette même occasion au Centre culturel algérien à Paris, fera des rencontres ici même où pas moins de neufs artistes dont six algériennes exposent. Il s'agit entre autres de Benchaâbane Mériem, de Khelif Hadia de Djahida Houadaf, de l'Espagnole Riera Margarida… Et l'institut ouvre aussi sa tribune pour une table ronde sur "La femme dans l'art contemporain", demain à 14h30. L'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger qui est de tous les rendez-vous officiels, propose lui aussi du 07 au 09 des expo d'artistes méconnues dans une kyrielle d'espaces qu'il gère, dont Asselah-Hocine, Draria, Tessala El Merdja, Magharia et Abane-Ramdane. La fête du 08 mars a commencé bien avant puisque Arts et Culture a invité d'autres femmes à chanter ce samedi pour un concert au Centre culturel Magharia animé par Bariza, à Raïs Hamidou par Drifa, à Aïn Taya par Hassiba Abderaouf, à Hydra par Samah Okla, au Grand Rocher par Chaba Yamina. La fête était aussi à la salle de cinéma Rex d'El Biar qui a reçu le chanteur love Samir Toumi. La M'samïa Latifa Benakouche sera gardée pour le 8 mars, jour où elle animera dans la même salle un concert algérois. Toujours le 8 mars, à partir de 10h à la salle Frantz-Fanon de Riadh Et Feth, on parlera de "La femme dans l'histoire." A partir de 16h, la salle Ibn Zeydoun abritera un concert de variétés avec une pléiade de chanteurs et de chanteuses. Tout aussi respectueux des dates officielles, l'Office national de la culture et de l'information (Onci) a lui aussi invité les femmes a exposer dans le hall de la salle El Mouggar. Le lundi, il y aura un vernissage de cette expo que proposera Mebarki Nadia et une autre du photographe Kermich Nadina. A l'intérieur de cette salle et dès l'après-midi, il y aura de l'animation avec le D.J-Fayçal Galaxie, puis du 8 jusqu'au 20 mars, le film de Saïd Ould Khelifa " Vivantes " sera à l'affiche à raison de quatre séances par jour, (14h, 16 h, 18h et 20h.) L'Onci qui gère également la salle Atlas de Bab El Oued, a préféré mettre dans cet espace retapé à neuf du pur lyrisme avec les chanteuses Amina Zoheir et Chaba Sihem. Du 10 au 13 mars, le public est convié à aller écouter la star de l'écran qui a quitté l'ENTV pour El Djazira, Khadidja Bengana. Un exemple de réussite peut être ? Rabéa Djalti, sera là le 17 mars, tandis que le 31 mars ce sera au tour de l'écrivaine Kenza Soltani. Le 20 mars, des ateliers seront consacrés à l'art pictural (aux jeunes de 10 à 17 ans) et encadrés par Samira Taraket. La salle Atlas accueillera à la même date, à partir de 14h30,un concert musical avec l'auteur de l'album D'ici et d'ailleurs, Sherifa Luna. La fête s'étalera jusqu'au 12 mars, par une conférence sur "Femmes et métiers dans le Maghreb antique" signée Nacéra Bensedik, historienne du Maghreb ancien, épigraphe et archéologue, à la Maison Diocésaine, à El Biar. En revanche, une association propose une affiche concrète en projetant un documentaire sur la Violence faite aux femmes de Sid Ali Mazif, au siège de l'association Ciddef (Centre de l'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme), sise au Sacré-Coeur. La fête de la femme sera ainsi longue mais vite oubliée.
