L'entrepreneuriat féminin est un vivier de croissance pour l'économie nationale. Il faut dire qu'aujourd'hui, plusieurs femmes managers participent à la création de la richesse et des opportunités d'emploi. En Algérie, même si le taux de femmes travailleuses ne représente que 18%, la femme algérienne émerge d'une façon très rapide. Dans la sphère économique, l'Algérie compte, en revanche, un taux insignifiant de femmes chefs d'entreprise. Les femmes entrepreneuses ne représentent que 3,2 % seulement de la globalité des sociétés enregistrées en Algérie auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC) à l'échelle nationale. Le bilan du CNRC, arrêté à la fin de 2008, fait ressortir que l'Algérie compte également un taux très bas de femmes enregistrées en tant que personnes physiques, c'est-à-dire exerçant à titre individuel, auprès du CNRC. Par rapport au total des personnes physiques, elles ne représentent que 9,3 %. Selon la même source, l'Algérie compte au total 105 839 femmes inscrites au CNRC, dont 102 339 personnes physiques, soit 96,7 %, et 3 500 exerçant en tant que personnes morales, soit 3,3 %. Les sociétés dirigées par des femmes sont à hauteur de 36,65 % dans les services, 27,02 % dans la production industrielle, 16,12 % dans l'importation, 9,82 % dans le commerce de gros et 7,7 % dans le commerce de détail. Selon l'analyse des résultats d'une enquête sur les atouts et difficultés de l'entrepreneuriat féminin en Algérie, la directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), Nouria Remaoune avait souligné, lors d'une conférence, que le taux d'activité des femmes a, certes, connu une évolution "importante" ces dernières années en passant de 625.000 en 1996 à plus de 1,4 million en 2004. Selon ces constats, le nombre de femmes qui optent pour l'entrepreneuriat reste "négligeable", ajoutant que de nombreux obstacles entravent l'émergence de cette catégorie d'activité pour la gent féminine dans le pays. Pour cette sociologue et maître de recherches, outre les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques en général, les femmes font face particulièrement à ''la faiblesse du soutien et de la qualité de l'accueil et de la prise en charge de la petite enfance en Algérie, les empêchant de se consacrer pleinement à leur activité professionnelle, préférant assumer le rôle de mère que la société et les traditions leur a confié''. Elle a cité, entre autres, le problème du marché des appels d'offres qu'elle considère comme "insuffisamment structuré" pour favoriser l'entrepreneuriat féminin. Elle a fait savoir à ce propos que sur un échantillon composé d'une centaine de femmes entrepreneurs, dont 72% sont issues de zones urbaines, l'enquête montre que 44,7 % sont mariées. En outre, 81,2% sont diplômées dont 24,7% ont un niveau d'instruction supérieur. S'agissant de l'origine de la conception d'une entreprise, 51,8% des femmes ont affirmé que l'idée du projet est venue de la spécialité de leur formation et l'expérience acquise au cours de leur vie professionnelle, et 28,2% ont confié que le montage financier de l'entreprise est une affaire de famille dans la mesure où elles n'ont utilisé que leur fonds personnel et de famille alors que 16,5% ont bénéficié d'un crédit bancaire en plus de leurs fonds propres. Il est donc important d'encourager le rôle de la femme dans la sphère économique, qui reste quand même important, l'ambition de la femme algérienne consiste à apporter, à travers ces projets, la création de l'emploi de la richesse et apporter de la valeur ajoutée à l'économie nationale.