Rencontre n Une conférence de femmes chefs d'entreprise a été organisée hier conjointement par l'association des cades algériennes, Afcare, et l'association des managers et entrepreneurs, Ame. Intervenant en marge de la rencontre organisée à l'hôtel Hilton avec le soutien de la coopération technique allemande GTZ, la présidente de l'association des femmes cadres algériennes Afcare, Mme Aïcha Kouadri Boudjelthia, a souligné que la réalité des femmes entrepreneurs reste méconnue et les données existantes sont très insuffisantes. «Nous sommes confrontées à une véritable cacophonie de chiffres sur ce phénomène», a-t-elle relevé. C'est pourquoi, elle juge utile et important de faire le point sur l'entreprenariat féminin et de s'interroger sur les opportunités qu'il peut offrir aux femmes. Plus loin, elle a précisé qu'aujourd'hui, l'offre d'emploi dans le secteur public se rétrécit de plus en plus et l'emploi féminin, malgré une dynamique de croissance positive, y reste faible (17% de l'offre totale). Cependant, elle a fait remarquer que l'entreprenariat féminin est particulièrement actif et bien qu'encore jeune, il a connu une évolution très positive ces dernières années. «Il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour mesurer et dresser un état des lieux précis sur ce phénomène mais également d'asseoir une politique concrète pour sa promotion et son encouragement», soutient-elle. L'oratrice a lancé un appel pressant en direction des pouvoirs publics et des institutions de recherche et de statistiques pour accorder plus d'attention à ce créneau, et ce, afin de libérer les initiatives féminines, créatrices de petites et moyennes entreprises. En ce sens, le représentant du ministère de la PME et de l'Artisanat, Ammouri Brahiti, a rappelé que la femme a bénéficié de la stratégie d'appui renforcée par les dispositifs de financements adaptés aux PME par la tutelle. Il a précisé que plusieurs mesures incitatives concrètes en matière de financement ont été identifiées pour encourager la création et le développement des PME en Algérie. Par ailleurs, la directrice du programme de développement économique durable de la GTZ (coopération technique allemande), Mme Marita Reidel, a noté que cette conférence est d'abord un espace et un moment d'échanges et de réflexion sur les spécificités et les problématiques réelles auxquelles est aujourd'hui confrontée la femme chef d'entreprise. Cela permettra, poursuit-elle, de tenter de tracer des perspectives pour des projets futurs. De son coté, la présidente des Algériennes managers entrepreneurs ( AME), a relevé : «Nous pensons que la PME algérienne n'est pas préparée aux nouvelles mutations que connaît actuellement le monde avec les impératifs de la nouvelle économie fondée essentiellement sur la communication et les réseaux du savoir.» Pour elle, il s'agit d'aller vers une nouvelle entreprise en mesure de s'adapter au changement.