Le nombre de femmes chefs d'entreprise en Algérie représente 3,2% du total des femmes actives, a indiqué la directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Les Associations des femmes cadres algériennes (Afcare) et les Algériennes managers des entreprises (AME) ont organisé, hier à l'hôtel Hilton, en partenariat avec le programme de développement économique durable (Deved) de la coopération technique allemande GTZ, la première conférence sur l'entrepreneuriat féminin en Algérie. Cette rencontre a été rehaussée par la présence de députés et de sénateurs, en plus de celle de M. Amouri Brahiti, directeur général de la petite et moyenne entreprise au ministère de la PME et de l'Artisanat. Ordre du jour de cette conférence : réalités et perspectives de l'entrepreneuriat féminin en Algérie. Cela dit, c'est Mme Marita Riedel, directrice du programme de développement économique durable (Deved) de la GTZ, qui a tenu à rendre hommage aux femmes algériennes chefs d'entreprise, mais aussi à faire la comparaison entre elles et leurs collègues en Europe. Elle dira à ce sujet que les difficultés que rencontrent les Algériennes sont quasiment les mêmes en Europe, notamment par rapport à l'accès au crédit. Ceci avant que Kouadri Boudjeltia Aïcha, présidente de l'Association des cadres algériennes, n'insiste sur l'importance des femmes chefs d'entreprise au moment où l'offre d'emploi du secteur public ne cesse de se rétrécir. Elle abordera aussi les réflexions qui devront déboucher sur les recommandations à suivre pour développer l'investissement féminin en Algérie et des stratégies soutenues qui s'imposent dans ce sens. Cela dit, il dira qu'en matière de fonds d'investissement, actuellement et contrairement aux années précédentes, de meilleures conditions sont offertes aux femmes. Elle soutient, en outre, que son association (Afcare) en l'occurrence constitue un noyau pour s'imposer et un moyen de bousculer le conservatisme qui bloque l'ascension des femmes entrepreneurs. Ceci avant de proposer une conférence nationale annuelle des femmes chefs d'entreprise. De son côté, Mme Khadidja Belhadi insiste pour bannir la vision sexiste qui colle aux femmes chefs d'entreprise. Pour elle, il est temps d'aller vers un nouveau modèle d'entreprise en Algérie, car avec les mutations qui touchent l'économie mondiales les frontières nationales ne semblent plus représenter une protection pour l'économie algérienne. Par ailleurs, le représentant du ministère de la PME et de l'Artisanat, M. Amouri Brahiti, a souligné que les femmes chefs d'entreprise auront encore plus de facilités à l'accès au financement, évoquant le crédit bancaire. “La femme continuera à bénéficier des stratégies d'appui et des dispositifs de financement adaptées aux PME” développés par son département ministériel. Il a précisé à ce titre que plusieurs mesures concrètes pour faciliter l'accès au financement ont été identifiées afin d'améliorer la création et le développement des PME par les femmes en Algérie. Enfin, il est utile de savoir que le nombre de femmes chefs d'entreprise en Algérie représente 3,2% du total des femmes actives, a indiqué la directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), Mme Nouria Remaoune. Ce sont là, les résultats d'une enquête sur les atouts et difficultés de l'entreprenariat féminin en Algérie. Mme Remaoune a souligné que le taux d'activité des femmes a, certes, connu une évolution “importante” ces dernières années en passant de 625 000 en 1996 à plus de 1,4 million en 2004.