Au moins 500 personnes ont été tuées dans des violences ethniques dimanche près de Jos, dans le centre du Nigeria, a déclaré ce lundi un conseiller du gouverneur de l'Etat du Plateau, dont Jos est la capitale. Le responsable de la communication de l'Etat du Plateau, Dan Majang, a parlé d'un "acte abominable", précisant que 95 personnes avaient été arrêtées. Les attaques nocturnes ont été menées dans la nuit de samedi à dimanche contre trois villages de l'ethnie Berom, au sud de Jos, par des pasteurs de l'ethnie Fulani, généralement des nomades, d'après des villageois, des militants pour les droits de l'homme et des sources gouvernementales. Dimanche soir, le président par intérim du Nigeria, Goodluck Jonathan, a placé "toutes les forces de sécurité du Plateau et des Etats voisins en alerte maximum afin d'empêcher que ce dernier conflit ne déborde". La région de Jos est régulièrement secouée par des flambées de violences religieuses ou ethniques. Un correspondant de Reuters qui s'est rendu à Dogo Nahawa dans la journée a recensé une centaine de corps entassés en plein air. A Jos, le directeur d'un hôpital a présenté aux journalistes 18 autres corps ramenés du village. Des responsables locaux ont précisé que d'autres cadavres avaient été acheminés vers un second hôpital de la capitale de l'Etat du Plateau.Le porte-parole du gouverneur Jonah Jang, Gregory Yenlong, a évoqué un bilan de plus d'un demi-millier de morts. Yenlong a ajoute que l'Etat pourrait envisager d'étendre le couvre-feu nocturne en vigueur depuis les affrontements intercommunautaires qui avaient fait plus de 400 morts en janvier à Jos, ville située à la charnière entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à prédominance chrétienne. Ces violences, qui s'ajoutent à une longue liste d'affrontements déclenchés en 2000 par les efforts d'Etats du Nord pour imposer la charia, tombent mal pour le président intérimaire Goodluck Jonathan. A un an de l'élection présidentielle, celui-ci s'efforce en effet d'asseoir son autorité sur un pays traditionnellement instable, alors que le président en titre, Umaru Yar'Adua, est rentré d'Arabie saoudite après trois mois de soins, mais qu'il ne semble toujours pas en mesure de reprendre les commandes. En janvier, plus de 300 personnes avaient été tuées dans des violences entre chrétiens et musulmans.