Le Conseil national des assurances vient de se pencher sur l'introduction de nouveaux produits d'assurances. Ainsi, et selon M. Mohamed El Amine Barkat, chef de projet au Secrétariat permanent du CNA, le marché des assurances en Algérie demeure adossé essentiellement aux assurances obligatoires, en général, et à celles de produits non vie, en particulier. Or, dans le monde développé, l'industrie des assurances est un puissant levier de collecte d'une considérable épargne institutionnelle qui est injectée dans les marchés d'investissements et de placements financiers et où trois grandes branches de l'assurance sont développées, à savoir l'assurance dommage aux biens, l'assurance des responsabilité et l'assurance des personnes. M. Barkat pense dans ce sens que les assurances de personnes, notamment les assurances-vie, qui s'avèrent actuellement comme des créneaux d'épargne privilégiés dans les économies développées, peuvent devenir un véritable gisement de collecte de ressources financières dans le marché national, à condition que soient mis en place l'ensemble des mécanismes incitatifs à leur développement et lever les multiples contraintes qui empêchent leur épanouissement. Il estime par ailleurs que les professionnels de l'assurance n'ont pas réussi à développer une assurance basée sur l'épargne volontaire et qui se traduirait par une souscription plus grande des polices facultatives. Il énumère dans ce contexte plusieurs causes à ce désamour. Il y a en premier lieu une déficience en matière de communication, d'où la mauvaise relation avec le client et l'absence d'une démarche marketing. Il s'agit également de la faiblesse de la distribution et les limites des réseaux actuels et de la carence en matière de formation en assurances et l'absence d'innovation sur toute la chaîne de valeurs de l'assurance M. Barkat cite également la mauvaise prestation de service de la branche auto (qui représente 40% du marché), entraînant ainsi une mauvaise image de l'assureur et de ses produits, d'où la difficulté de la non adhésion des clients aux nouvelles propositions de produits facultatifs. Par ailleurs l'assureur évoque l'absence de culture assurantielle dans le pays, et les interventions répétées de l'Etat pour dédommager les victimes des accidents et catastrophes, ce qui exclut de facto le rôle des assurances auprès du public ainsi que l'état embryonnaire du marché financier qui constitue pourtant une condition au développement de la branche vie. D'où la difficulté de développer des produits A.P avec des rendements concurrentiels en absence d'un marché financier dynamique et offrant plusieurs options de placement.