Malgré une évolution positive en termes de chiffres d'affaires, les polices d'assurances telles que pratiquées actuellement font l'objet d'une « sous-tarification flagrante », a déploré hier le secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), M. Messaoudi, repris par l'APS. Invité du forum El Moudjahid, M. Messaoudi a ainsi estimé qu'« il faut augmenter les primes d'assurances de 70 % pour atteindre le tarif d'équilibre ». Il a tenu toutefois à souligner que les pouvoirs publics « n'envisagent pas, dans l'immédiat, un relèvement de ces tarifs ». Composé de 16 compagnies, dont 7 privées, le marché des assurances en Algérie enregistre annuellement une croissance supérieure à 10 %. En 2005, le chiffre d'affaires de ce secteur s'est inscrit en hausse, mais les primes sont restées « sous-évaluées », a constaté le secrétaire permanent du CNA. Selon les chiffres qu'il a avancés, la production du secteur a augmenté de 14,3% durant l'année écoulée, s'établissant à 42,2 milliards de dinars contre 36,9 milliards de dinars en 2004. Par types d'assurance, ce sont les branches « automobile » (obligatoire) et « assurances de personnes » qui continuent de réaliser les meilleures performances avec des taux de croissance de 22% et 20,7% respectivement. L'évolution positive de la branche « automobile » est due au renouvellement accéléré du parc national dopé principalement par les formules du crédit à la consommation, elles-mêmes génératrices souvent d'assurances « tous risques » à revenus élevés pour les assureurs. Pour les « assurances de personnes », c'est la souscription des contrats d'assurances « assistance voyage », exigés pour l'obtention du visa d'entrée dans l'espace européen Schengen, qui explique cette amélioration relative. Par secteurs, la production des assurances demeure dominée par les compagnies publiques, qui détiennent 70,1% des parts de marché en 2005, même si ce taux a reculé de près de 5 points par rapport à 2004 (75%). Le bilan des assurances pour l'année 2005 a été marqué, en outre, par une accélération du rythme des souscriptions aux assurances contre les catastrophes naturelles (assurance CAT-NAT) rendues obligatoires depuis le 1er septembre 2004. Les souscriptions à ce type d'assurances, provenant en majorité des opérateurs économiques, ont atteint la valeur de 1,6 milliard de dinars en 2005.