Le secteur des assurances entre pour une part quasi négligeable dans le PIB algérien avec 0,7%. De ce fait, il se trouve largement en retard par rapport aux besoins de l'économie algérienne, et aurait besoin d'être sérieusement boosté. D'ailleurs, il ne surnage encore que grâce à l'assurance automobile obligatoire, comme le prouve son chiffre d'affaires très faible, estimé à 52,7 milliards de dinars en 2007. Mais l'espoir est permis puisqu'on a pu constater une légère évolution de 15% par rapport à 2006. Le privé se trouve à l'état embryonnaire dans le secteur des assurances, dominé par le secteur public. Mais depuis la publication, le 30 mars 2008, dans le Journal officiel d'un arrêté fixant les modalités d'ouverture de succursales de sociétés d'assurances étrangères, les choses devraient pouvoir évoluer vers une meilleure présence du privé. Il est à rappeler que dès le 6 août 2007, les banques ont été autorisées à distribuer certains produits d'assurances. L'organisation des assurances : le CNA Au sommet, on trouve le CNA (Conseil national des assurances) présidé par le ministre des Finances et géré par un SG permanent. Le CNA, structuré en 4 commissions (agrément, tarifs, juridique et marché) vise la dynamisation du secteur des assurances, largement retardataire. Le secteur public représente l'essentiel des assureurs en Algérie où quatre groupes se partagent 80% du chiffre d'affaires global dans l'ordre suivant : la SAA (Société algérienne d'assurances), de loin la plus ancienne, née en 1963 et dotée d'un capital social de 16 milliards de dinars est le chef de file incontesté avec 29% de parts du marché. Elle est suivie par la Caat (Compagnie algérienne d'assurances transports), avec 20% de parts de marché, puis par la Caar (Compagnie algérienne d'assurances et de réassurances), avec 17%, et enfin la Cash (Compagnie d'assurances des hydrocarbures), avec des parts estimées à 15%. Le reste du marché, soit environ 20%, est partagé entre 12 sociétés Publiques : une société de réassurance (la CCR), deux mutuelles (la Maatec, organisme relevant des personnels de l'éducation) et la CNMA (Mutuelle et banque de l'agriculture) qui a failli disparaître au cours de l'été 2008 ; deux sociétés d'assurances spécialisées : la Cagex (pour l'export) et la SGCI (pour la garantie des crédits). 7 Privées : la CIAR, la 2A, la GAM, Trust Algeria, Alliance, Salam et Cardiff C'est bien peu et si l'on comparait le secteur des assurances par produit, entre les pays du Maghreb, on s'apercevrait qu'entre l'Algérie et le Maroc déjà, il existe un large fossé. La dépense moyenne en produits d'assurances s'élève à 467 euros au Maroc, alors qu'elle atteint à peine 20 euros en Algérie. L'assurance CAT-NAT (catastrophes naturelles) pourtant obligatoire, n'est pas encore entrée dans les mœurs, alors que l'assurance-vie n'est même pas à l'état d'embryon. En réalité, le secteur tout entier est soutenu par l'assurance automobile obligatoire et l'assurance des personnes qui progresse assez vite (13,6%) à cause essentiellement des assurances de groupes et de l'assurance exigée pour l'obtention d'un crédit bancaire. Le chiffre d'affaires pour l'assurance des personnes n'excède pas 4 milliards de dinars. R. E. (Sources : Mission économique de l'ambassade de France à Alger).