La gestion des réserves de change suscite des divergences. Alors que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements avait plaidé dimanche en début de semaine en faveur d'un " rapatriement des placements de l'Algérie à l'étranger afin de pouvoir financer les projets industriels en Algérie ", le ministre des Finances, M. Karim Djoudi a indiqué mardi que la gestion des réserves de change repose sur les principes de sécurité et de liquidité de ces actifs. "La gestion des réserves de change repose sur les principes de la sécurité de ces actifs et de leur liquidité. Simultanément, il y a une politique active de l'Etat de dépenses publiques pour la période 2010-2014 qui va conforter les programmes en cours", a-t-il indiqué à la presse, en marge de la 7e session du conseil ministériel maghrébin des finances et de la monnaie qui l'a interrogé sur la gestion des placements financiers de l'Algérie à l'étranger. "Les réserves de change ont une contrepartie en dinars qui se retrouve pour l'essentiel dans les recettes fiscales utilisées dans le cadre du budget de l'Etat pour les programmes d'investissement", a-t-il expliqué. "Ces ressources sont utilisées pour les gros programmes d'investissements publics précédents (2001-2004 et 2005-2009) et en cours (2010-2014) mais aussi comme leviers au développement de l'investissement privé", a ajouté le ministre. ''Les réserves de change sont déjà investies dans la monnaie nationale. Lorsque vous investissez dans un programme public, ceci a un impact sur le mouvement de la croissance économique, sur le mouvement de consommation interne et sur le mouvement des importations'', a-t-il poursuivi. Pour rappel, M. Temmar avait indiqué que les réserves de change pourraient permettre de consolider le Fonds national d'investissement, chargé de financer les gros projets en Algérie. M. Temmar a également souligné que les avoirs déposés dans les banques étrangères ne sont pas " totalement en sécurité ". Notons que l'expert, Abderrahamne Mebtoul avait souligné dans une récente contribution que la nécessité d'ouvrir un débat transparent sur la gestion des réserves de change. Même s'il relève que la seule institution habilitée à gérer, rapatrier, placer les devises, est la banque d'Algérie, il pose un certain nombre de questions concernant notamment le montant des fonds placés à l'étranger et la structure des placements autour desquelles on devrait selon lui engager le débat. Il évoque également la question des taux d'intérêt et du rappatriment des réserves de change. Il est à rappeler que les réserves de change ont atteint les 146 milliards de dollars à fin septembre 2009. Récemment, le cabinet américain de consulting et d'évaluation des risques en matière d'investissements ''IHS Global Insight'' a indiqué que les réserves de change (hors-or) de l'Algérie devront continuer à augmenter pour s'établir à 168,1 milliards de dollars en 2010, à 176,6 milliards de dollars en 2011, à 184,8 milliards de dollars en 2012, et à 190,8 milliards de dollars en 2013, rappelle-t-on.