Elle est révolue et bien révolue l'époque où il n'y avait pas de tension sur le front social, du fait que d'une part, l'action syndicale ne portait pas les revendications sociales des travailleurs, et que d'autre part il y avait une sorte de retenu de la part des salariés, et où les variables de sécurité étaient maîtrisables et même maîtrisées, où les déroulements de carrière étaient garantis au sein de la même entreprise. A cette époque, sur le plan économique, dans une partie du monde à laquelle notre pays était arrimé, les objectifs étaient centrés sur le plein emploi, un taux de chômage zéro, sur la médecine gratuite, sur l'amélioration des conditions socio-économiques des populations dans un cadre égalitaire. L'économie était construite autour du secteur public. Elle ne permettait pas la venue des investisseurs privés étrangers. Ces modèles économiques étaient fondés sur les intérêts collectifs. Aujourd'hui, le monde entier s'inscrit dans un seul modèle, celui qui est imposé sous le nom de mondialisation, et qui était né du point de vue idées dans le cadre de ce qui était appelé une tripartite, à savoir la finance, les industries multinationales et les idéologues jusqu'au "boutistes" du libéralisme. La réflexion avait officieusement commencé en 1973, année où les pays dit parfois du Tiers monde, parfois des non alignés, parfois du Sud, voulaient imposer un nouvel ordre mondial basé sur des objectifs à la fois économiques et politiques, un ordre mondial qui exclut la misère et les ingérences. Il faudrait bien, de temps à autre, mesurer le chemin parcouru depuis que s'était imposée la mondialisation et que les pays ont quitté les rives de l'ancien système du socialisme et du parti unique pour tenter de rejoindre l'autre rive, celle de la concurrence qui se présente sous le visage de l'économie de marché et du pluralisme politique. On peut également dire qu'elle est révolue l'époque où pouvaient coexister deux systèmes politiques et économiques, qui entraient en concurrence ou plutôt en confrontation militaire, par le biais d'Etats tiers et à l'intérieur de ces Etats par le biais des mouvements politico militaires qui imposaient pratiquement des guerres à l'intérieur de leurs sociétés.