Le réaménagement et l'exploitation des ports existants est l'une des préoccupations du secteur des travaux publics, notamment ceux ayant trait au commerce et aux hydrocarbures. Cependant, la part de la protection du rivage est également importante afin de limiter l'érosion marine qui n'a cessé d'agresser certains rivages urbains et mis les villes côtières en péril face aux caprices de la mer. Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, est revenu satisfait, hier, après une randonnée de plusieurs heures à bord d'un remorqueur dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection l'ayant guidée au port d'Alger. Tout indique que les travaux de confortement des deux jetées, Kheir Eddine et Mustapha, qui longent un linéaire de 1 200m, vont bon train. La coopération de l'entreprise algérienne, Meditram "qui a fait preuve d'un grand professionnalisme et capacité d'adaptation" avec les Turcs et les Roumains, a vite porté ses fruits. M. Ghoul se félicite, à ce propos, de l'acquisition d'un savoir-faire précieux grâce à ce partenariat, qui permet désormais la maîtrise par les entreprises algériennes des nouvelles technologies, comme l'utilisation du système GPS, dans ces travaux ardus, en pleine mer. Aussi, le problème de la disponibilité du tout-venant a été pris en charge dans de courts délais. Approché par nos soins, M. Abdelhamid Frioui, président-directeur général de la Méditerranéenne des travaux maritimes, nous explique que son "entreprise avait buté par le passé sur une contrainte réglementaire qui ne permet pas d'effectuer dans les carrières de Boumerdès précisément, plus d'un tir par mois, pour l'extraction du tout-venant, matière première essentielle dans ces travaux de confortement des jetées"… Mais comme aucune contrainte ne pouvait se poser et freiner le rythme d'exécution des projets engagés, Amar Ghoul, aura lui-même donné instruction au wali de Boumerdès pour autoriser l'extraction de la quantité suffisante de cette matière. "Nous arrivons actuellement à effectuer autant de tirs pour extraire la quantité suffisante de ces agrégats nécessaires à nos travaux et nous arrivons à hauteur de 60 000 tonnes par mois", indique M. Frioui. La question est trop importante : le projet du confortement des deux jetées Kheir Eddine et Mustapha, nécessite plus de 1 million de tonnes de tout-venant et de roches, 750 000 tonnes pour la seule jetée de Kheir Eddine et 350 000 tonnes pour la jetée Mustapha. Il y a encore un besoin de 280 000 tonnes, les deux projets étant à 75% du taux d'avancement, ils sont livrables d'ici à la fin de l'année en cours. Il faut signaler que le projet Mustapha relève en partie du programme de répartition des dégâts dans le secteur des travaux publics suite aux intempéries catastrophiques qui ont affecté l'Algérie le 10 novembre 2001. Des affaissements au niveau de la jetée Mustapha du port d'Alger sont visibles à l'œil nu. C'est donc, et avant tout, une question de sécurisation. Mais ce n'est pas tout. 8 projets maritimes de ce type sont en cours de réalisation, indique le ministre des Travaux publics. D'autres sont en phase finale d'étude notamment celui concernant la consolidation de la jetée Agha. Aux yeux de Amar Ghoul, c'est une question trop importante car multidimensionnelle et indissociable de l'ambition d'insuffler une nouvelle dynamique sociale, touristique et économique à la côte algéroise. "Notre objectif est de créer l'osmose entre la mer et la ville. C'est triste qu'Alger ne profite pas assez de son littoral auquel elle tourne carrément le dos présentement. Ces projets, qui passent par la maintenance et l'entretien des infrastructures déjà existantes, sont de nature à favoriser la complémentarité et l'échange entre la mer et la ville, comme il est clairement indiqué dans l'esprit du schéma directeur de développement des infrastructures maritimes et portuaires à l'horizon 2025".