L'organisation internationale du travail OIT, a indiqué dans un récent rapport que des actions destinées à assurer la promotion de la lutte contre la discrimination à l'encontre des femmes ont été prises par le président de la République et l'Union générale des travailleurs algériens, en vue de combattre la discrimination et améliorer le rôle des femmes dans la société et l'économie. Néanmoins dans la pratique, les femmes sont toujours confrontées à la discrimination dans l'emploi en raison des stéréotypes sur le rôle de la femme dans la société. L'OIT estime, elle, que ces attitudes se traduisent par le fait que les filles et les femmes n'ont pas accès aux possibilités de formation, aux professions non traditionnelles, ce qui compromet encore davantage l'égalité en matière d'accès à l'emploi. Tout en notant que les femmes ne représentent encore que 15% de la main-d'œuvre en 2005. La commission exprime sa préoccupation au sujet de la persistance d'attitudes fortement stéréotypées par rapport aux rôles et aux responsabilités respectives des femmes et des hommes dans la famille, la société et à leurs graves répercussions dans la pratique sur les possibilités d'emploi et de formation professionnelle des femmes. Il faut rappeler à ce sujet, que les femmes qui travaillent sont plus nombreuses que jamais, mais des disparités de statut, de sécurité de l'emploi, de salaires et d'éducation entre hommes et femmes contribuent à la "féminisation des travailleurs pauvres", selon un nouveau rapport du Bureau international du Travail (BIT), publié à l'occasion de la Journée internationale de la Femme. Ainsi, selon les "Tendances mondiales de l'emploi des femmes - résumé 2007", le nombre de femmes présentes sur le marché du travail titulaires d'un emploi ou en recherche active atteint des sommets. "En dépit de quelques progrès, beaucoup de femmes sont encore bloquées dans des travaux peu rémunérés, souvent dans l'économie informelle, sans d'une quelconque protection juridique, peu ou pas de protection sociale et une très forte précarité", a déclaré le directeur général du BIT, M. Juan Somavia. "Promouvoir le travail décent comme instrument fondamental du combat mondial pour l'égalité entre hommes et femmes est un travail de longue haleine qui permettra d'augmenter les rémunérations et développer les opportunités d'emploi pour les femmes et sortir les familles de la pauvreté." En 2006, le BIT a estimé que les femmes représentaient 1,2 milliard sur 2,9 milliards de travailleurs dans le monde. Pour autant, de plus en plus de femmes sont au chômage (81,8 millions), affirme également le BIT, ou sont confinées dans des emplois peu productifs du secteur de l'agriculture et des services, ou encore sont moins rémunérées que les hommes pour des postes comparables. Par ailleurs, le BIT ajoute que la proportion des femmes en âge de travailler qui disposent d'un emploi, ou qui en cherchent un, a cessé d'augmenter et décline même dans certaines régions, en partie du fait qu'un plus grand nombre de jeunes femmes étudient plutôt que de travailler. De ce fait, le rapport ajoute qu'on doit donner aux femmes la possibilité de travailler pour se sortir, elles et leur famille, de la pauvreté en créant des opportunités d'emplois décents qui leur permettront d'exercer une activité productive et rémunératrice dans des conditions de liberté, de sécurité et de dignité humaine. Sinon, le processus de féminisation des travailleurs pauvres se poursuivra et se transmettra à la prochaine génération. Le rapport montre aussi qu'aujourd'hui davantage de femmes en âge de travailler occupent un emploi salarié (47,9 pour cent) qu'il y a dix ans (42,9 pour cent). Cependant, l'étude note que, plus une région est pauvre, plus les femmes risquent, davantage que les hommes, d'occuper des emplois familiaux non rémunérés ou de travailler à leur compte pour de faibles revenus. Ainsi, accéder à un emploi salarié et rémunéré est une étape essentielle vers la liberté et l'autodétermination pour de nombreuses femmes, précise le BIT. En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est, quatre femmes sur dix ayant un emploi sont classées comme travailleuses familiales auxiliaires, contre deux hommes sur dix. Six femmes sur dix ayant un emploi sont classées comme travailleuses familiales auxiliaires mais, une fois de plus, seulement deux hommes sur dix sont dans cette situation. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les proportions sont de 3 sur 10 pour les femmes contre 1 sur 10 pour les hommes. Dans les dernières Tendances mondiales de l'emploi des femmes (2004), on estimait qu'au moins 60 pour cent des travailleurs pauvres dans le monde qui, tout en travaillant, ne gagnent pas suffisamment pour se hisser, elles et leur famille, au-dessus du seuil de 1 dollar par personne et par jour, étaient des femmes. Selon l'étude actuelle du BIT, "il n'y a pas de raison de croire que cette situation a évolué considérablement". Selon les estimations du BIT, en 2006, les femmes avaient plus de risques d'être sans emploi que les hommes: le taux de chômage des femmes s'établissait à 6,6 pour cent, contre 6,1 pour cent chez des hommes. Le déséquilibre qui existe entre les deux sexes au regard des taux d'emploi de la population est le plus marqué au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où à peine plus de 2 femmes sur 10 travaillent, contre près de 7 hommes sur 10. Le rapport cite également des preuves de la persistance des disparités salariales. Dans la plupart des régions et vu les professions, les femmes gagnent moins d'argent pour le même emploi. Ceci dit, certaines données indiquent que la mondialisation peut aider à réduire l'écart salarial dans certaines professions. Les ratios emploi/population - qui indiquent combien les économies tirent profit du potentiel productif de leur population en âge de travailler - sont beaucoup plus faibles pour les femmes que pour les hommes dans le monde entier. A peine la moitié des femmes en âge d'être économiquement actives (15 ans et plus) travaillent effectivement, alors que c'est le cas de plus de 7 hommes sur 10. En effet, un examen des données disponibles pour 6 catégories professionnelles montre que, dans la plupart des économies, les femmes ne gagnent encore que 90 pour cent ou moins de ce que gagnent leurs collègues masculins. Même dans les emplois dits "féminins" tels la garde d'enfants et l'enseignement, la parité salariale fait défaut. Enfin et surtout, bien que les jeunes femmes aient plus de chance d'apprendre à lire et écrire qu'il y a dix ans, l'accès à l'éducation et le niveau d'éducation sont loin d'être équivalents pour les hommes et les femmes dans la plupart des régions. Soixante pour cent de ceux qui abandonnent leur scolarité sont des filles: elles doivent souvent quitter l'école pour aider à la maison ou aller travailler. Empêcher les filles de terminer leur éducation, même primaire, obère leurs chances de façonner leur avenir, souligne l'étude. Les conclusions des "Tendances mondiales de l'emploi des femmes" de cette année ne sont que partiellement encourageantes. Le fossé entre hommes et femmes se comble mais lentement. Le rapport conclut que "créer des emplois décents et productifs pour les femmes est possible" comme le montrent certains des progrès détaillés dans le rapport. Mais "les décideurs politiques ne doivent pas seulement mettre l'emploi au cœur de leurs politiques socio-économiques, ils doivent reconnaître que les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le monde du travail requièrent des interventions adaptées à leurs besoins spécifiques".