Israël imposera un blocus de neuf jours en Cisjordanie, a annoncé, hier, l'armée israélienne dans un communiqué. Conformément à la consigne du ministre israélien de la Défense Ehud Barak, la mesure sera en vigueur de dimanche à minuit locale (21H00 GMT) jusqu'au 6 avril à minuit locale. La levée ou non du bouclage sera décidée après évaluation de la situation de sécurité, selon le document. Pendant ces neuf jours, le passage des aides humanitaires, des médecins, des avocats et d'autres groupes professionnels sera pourtant autorisé. Enfonçant le clou, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué hier qu'Israël répondra à toute attaque lancée de la bande de Gaza, deux jours après un accrochage meurtrier à la frontière du territoire. "La politique de réponse d'Israël est ferme et résolue. Elle prévoit une réponse ferme à tout mal causé à nos citoyens et soldats. Cette politique est connue et va continuer", a-t-il dit à la presse à l'entame du conseil des ministres hebdomadaire. Deux soldats israéliens et deux activistes palestiniens ont été tués vendredi dans un l'accrochage le plus meurtrier depuis la fin de l'offensive israélienne de décembre 2008 et janvier 2009 dans le territoire côtier contrôlé par le Hamas. Depuis la fin de l'offensive israélienne il y a 15 mois, le Hamas a restreint ses attaques contre Israël, mais des groupes palestiniens violent encore la trêve de fait et le mouvement islamiste a revendiqué la participation de certains de ses membres à l'accrochage de vendredi. Notons également qu'après sa rencontre houleuse avec Barack Obama à la Maison Blanche dans la semaine, Benyamin Nétanyahou s'est efforcé de relativiser les tensions actuelles avec Washington, assurant qu'Israël et les Etats-Unis sont "des amis et alliés" qui peuvent surmonter leurs désaccords. Les relations entre l'Etat hébreu et son allié de toujours se sont brutalement tendues avec l'annonce en pleine visite du vice-président américain Joe Biden d'un projet de construction israélien à Jérusalem-Est. Ce sont "des désaccords entre amis et c'est comme ça qu'ils resteront", a déclaré le Premier ministre israélien devant le cabinet israélien, dans son premier commentaire public sur le sujet. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a exhorté samedi les dirigeants de la Ligue arabe à faire pression sur Israël pour faire cesser les constructions de logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Lors d'un sommet de deux jours de la Ligue arabe organisé à Syrte (Libye), Mahmoud Abbas a souligné que les Palestiniens ne signeront aucun accord de paix avec Israël tant que l'Etat hébreu ne mettra pas fin à son "occupation" de Jérusalem-Est.