La crise économique a mis en lumière de gros déséquilibres économiques et des écarts de compétitivité croissants au sein de la zone euro, c'est pourquoi des réformes s'imposent de toute urgence, estime la Commission européenne. Dans son rapport trimestriel sur la zone euro publié mercredi, l'exécutif européen juge par ailleurs que la reprise économique est exposée à bien des risques, tenant en particulier à la montée du chômage. "Les perspectives faibles du marché du travail entravent la demande et comme bon nombre des sources de croissance sont de nature ponctuelle, la vigueur de la reprise dans l'Union européenne reste à éprouver", écrit la CE. Les pays les moins compétitifs enregistrent des déficits des comptes courants très importants et certains cumulent cela avec des déficits budgétaires et un endettement élevé. "La crise a réduit les écarts en matière de comptes courants au sein de la zone euro mais elle n'a produit qu'une correction modeste des différences de compétitivité passées entre Etats membres", poursuit la CE. Les pays qui ont perdu de la compétitivité doivent opérer des réformes structurelles d'urgence pour la récupérer, surtout la Grèce, qui bénéficie des engagements de soutien de ses pairs de la zone euro et du Fonds monétaire international si ses problèmes financiers venaient à s'aggraver. "La Grèce est en elle-même un cas particulier car elle combine des déséquilibres budgétaires importants et persistants avec des pertes de compétitivité prolongées", observe encore la CE. En conséquence, la zone euro doit renforcer la coopération économique pour prévenir de nouveaux déséquilibres à l'avenir. Notons que le taux de chômage corrigé des variations saisonnières a atteint 10% de la population active en février dans la zone euro, contre 9,9% en janvier, annonce Eurostat. Les analystes et économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce taux de chômage de 10% dans les 16 pays utilisant l'euro. Il s'agit du taux de chômage le plus élevé depuis août 1998. Par ailleurs, le taux d'inflation annuelle de la zone euros s'établit à 1,5% en mars 2010.