Le conseil des ministres allemand a adopté hier le principe d'instauration d'une taxe sur les banques. Il doit faire l'objet d'un projet de loi ad hoc d'ici à l'été. Cette taxe doit alimenter pour plus d'un milliard d'euros par an un fonds censé répondre aux difficultés éventuelles du secteur financier comme il en a connu de trés sérieuses avec la crise. La banque spécialisée dans l'immobilier Hypo Real Estate a ainsi dû être entièrement nationalisée par Berlin après avoir dû recevoir plus de 50 milliards d'euros pour éviter la faillite. Mais l'idée de voir l'Etat allemand se rembourser partiellement grâce à cette taxe a été finalement abandonné. Les banques allemandes seront taxées en fonction de leur importance pour le système bancaire et l'économie du pays, et de leur prise de risques. Les caisses d'épargne (Sparkassen) et banques coopératives (Landesbanken) devraient donc être moins touchées. L'idée d'une taxation des établissements financiers fait désormais consensus au niveau international. Des Etats-Unis à l'Europe, tous les grands pays ont commencé à exposer leurs idées, devançant le rapport que le Fonds monétaire international (FMI) doit remettre en avril au G20 sur ce sujet. Mais les projets sont, dans leur conception et leurs objectifs, souvent très différents. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde, mardi, contre des propositions "sinon totalement, du moins partiellement incompatibles entre elles" et plaidé pour une "solution globale".