Les deux nouvelles taxes bancaires imaginées et proposées par le Fonds monétaire international (FMI) pour couvrir le coût d'un éventuel nouveau sauvetage du secteur financier ne garantiraient pas la stabilité du système, déclare La fédération bancaire française. La FBF, qui estime en outre que ces taxes auraient des conséquences néfastes sur l'économie, a déjà protesté la semaine dernière contre le projet du gouvernement français de créer une taxe sur les banques. "En tout état de cause, tout prélèvement supplémentaire sur les banques se traduirait par une diminution de leur capacité à prêter, notamment aux PME et particulièrement en Europe", a réagi la FBF dans un communiqué. Le FMI propose la mise en place d'une contribution de stabilité financière, qui serait utilisée pour payer tout nouveau plan de secours des banques et éviterait ainsi que ce soit à nouveau de l'argent public qui vienne sauver le secteur. Le FMI a également mis en avant une autre taxe, qui serait prélevée sur les bénéfices des prêteurs et reversée dans les budgets nationaux. "Une véritable politique de prévention ne passe aucunement par la taxation", juge la FBF qui compte sur les nouvelles mesures prudentielles de Bâle, une régulation plus stricte des marchés et une meilleur réactivité des autorités pour prévenir les nouvelles crises. La FBF réclame néanmoins un assouplissement des règles actuellement proposées par le comité de Bâle chargé de définir la régulation bancaire qui doit entrer en application d'ici fin 2012. Les banques françaises redoutent en effet que des mesures trop drastiques en terme d'exigences de fonds propres ou de liquidités ne plombent leur rentabilité et leur capacité à financer le développement économique. Réunis à Washington hier, les ministres des Finances des pays du G20 discutent régulation financière pour éviter une nouvelle crise mondiale. Parmi les idées proposées, une taxe sur les banques est sur la table depuis plusieurs mois. Le FMI a identifié deux projets qui permettraient que le secteur financier "puisse faire une contribution juste et importante pour payer toute charge associée aux interventions des États pour réparer le secteur bancaire". Depuis 2009, la Suède a constitué une réserve annuelle d'une valeur de 0,036 % du passif financier des grandes banques pour faire face à une éventuelle nouvelle crise financière. Fin mars, le conseil des ministres allemand a adopté l'instauration d'une taxe sur les établissements bancaires. Cette dernière doit alimenter à hauteur de plus d'un milliard d'euros par an un fonds, filet de sécurité en cas de nouveau coup dur pour le secteur financier. La France réfléchit aussi à un dispositif similaire. Mais le périmètre serait plus large. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué qu'elle voulait toucher l'ensemble des acteurs financiers, comme les fonds spéculatifs par exemple. Barack Obama veut instaurer une taxe sur les plus grosses banques (plus de 50 milliards de dollars d'actifs) implantées sur le territoire, qu'elles soient américaines ou étrangères. Dénommé "responsabilité de crise financière", ce dispositif touchera 0,15% du passif des établissements concernés et devrait rapporter 90 milliards de dollars sur 10 ans.