Une écrasante majorité d'Européens est favorable au maintien des subventions aux agriculteurs, et pense qu'elles devraient augmenter ou à tout le moins rester au même niveau qu'aujourd'hui, selon un sondage publié mardi par la Commission européenne. Dans ce sondage Eurobaromètre, un échantillon représentatif d'un millier d'Européens était appelé à se prononcer sur la Politique agricole commune (PAC) qui doit prochainement faire l'objet d'une vaste réforme. Alors que la question d'une réduction des dépenses agricoles divise profondément les 27 États de l'UE, l'opinion publique semble plus unie : 83 % des personnes interrogées estiment que le rôle des agriculteurs justifie le maintien des subventions dont ils bénéficient. Et 72 % jugent que dans les dix ans à venir, ces aides devraient augmenter ou rester à peu près au même niveau. Les agriculteurs représentent 3 % de la population active de l'UE. Les plus chauds partisans d'une hausse des subventions sont les Grecs (74 %), les Bulgares (73 %) et les Estoniens (69 %). Les moins fervents sont les Danois, les Néerlandais et les Suédois. Mais même dans ces pays, une majorité se dégage en faveur d'un maintien des subventions. Quelque 90 % des Européens estiment que l'agriculture et l'espace rural sont des questions vitales pour l'avenir de l'Europe. Les personnes interrogées étaient appelées à choisir deux priorités maximum pour la PAC. La fourniture de produits de bonne qualité arrive en tête (59 %), suivie de prix raisonnables (49 %), un juste niveau de vie pour les agriculteurs et la protection de l'environnement arrivant ex aequo (41 %). Mais la PAC reste largement méconnue. Seules 41 % reconnaissent en avoir entendu parler (66 % en France, premier bénéficiaire en Europe). Et la plupart des personnes interrogées ne savent pas vraiment en quoi elle consiste, seules 13 % (20 % en France) disant avoir une idée claire de ce dont il s'agit. L'opinion publique européenne reste largement favorable aux nouveaux objectifs de la PAC qui consistent à aider les agriculteurs à relever les défis liés au changement climatique, s'orienter vers le marché, répartir le soutien de manière plus équitable et le conditionner au respect de normes environnementales, préserver les campagnes et développer l'économie rurale. Pour l'opinion publique, la politique agricole doit en priorité assurer la qualité et la sécurité des produits agricoles, assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs et des prix raisonnables aux consommateurs, protéger l'environnement et relever les défis du changement climatique. Ce soutien à la politique agricole se traduit également par une préférence générale pour que cette politique soit conduite au niveau européen. En effet, qu'il s'agisse de protéger l'environnement et de relever les défis du changement climatique, de la sécurité des approvisionnements, d'assurer la qualité et la sécurité des aliments ou d'assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs, les citoyens estiment que ces sujets devraient être traités au niveau européen. L'enquête de cette année comportait aussi une nouvelle série de questions relatives à l'agriculture et le changement climatique. Sur ce point, près de la moitié des répondants (46 %) pense que l'agriculture a déjà apporté une contribution importante à la lutte contre le changement climatique. Une grande majorité (82 %) convient que l'UE doit aider les agriculteurs à changer leur façon de travailler afin de combattre le changement climatique. Une proportion similaire de répondants (77%) pense que l'agriculture subira fortement les effets du changement climatique au cours des prochaines années et deux tiers (61 %) des répondants considèrent que l'agriculture n'est pas l'une des causes principales du changement climatique. Cette reconnaissance du rôle fondamental de l'agriculture dans nos sociétés justifie le fort soutien des sondés pour le maintien des subventions accordées aux agriculteurs (83%). En outre, la grande majorité des interviewés (68%) estime que le budget consacré à la PAC est adéquat ou insuffisant, contre seulement 12% qui pensent qu'il est trop élevé. Pour l'avenir, 72% des citoyens estiment que, pendant les 10 prochaines années, l'aide financière aux agriculteurs de l'Union européenne devrait augmenter ou rester à peu près la même. Il est à noter que le pourcentage de personnes qui pensent que le budget de la politique agricole devrait augmenter est en constante progression depuis 3 ans.