Les États-Unis ont annoncé lundi qu'ils réclamaient une amende de près de 16 millions de dollars au constructeur japonais Toyota pour avoir passé sous silence pendant "au moins quatre mois" des problèmes d'accélération involontaire de ses véhicules. Le département américain des Transports (DoT) a annoncé lundi qu'il réclamait une amende de 16,375 millions de dollars au constructeur automobile japonais Toyota pour lui avoir caché ses problèmes d'accélération involontaire pendant "au moins quatre mois", "au mépris du risque" que cela posait aux conducteurs. Si cette amende était confirmée, elle serait la plus importante jamais infligée à un constructeur par l'agence de sécurité routière américaine, la NHTSA, qui dépend du DoT. Toyota dispose de deux semaines pour s'acquitter de cette amende ou la contester. En cas de désaccord ou de refus de payer, l'affaire sera déférée à un tribunal. La NHTSA avait ouvert une enquête le 16 février pour voir si Toyota avait tardé à lui révéler ces problèmes. Les constructeurs sont tenus de le faire "sous cinq jours" en cas de problème affectant la sécurité de leurs véhicules. A deux reprises, ce sont six millions de véhicules qui ont été rappelés aux USA. Selon le DoT, les 70.000 pages de documents remis par Toyota ont révélé que le constructeur "connaissait ses problèmes de pédales d'accélérateur se coinçant toutes seules depuis au moins le 29 septembre". Ce jour-là, Toyota "a lancé des procédures de réparation auprès de ses distributeurs de 31 pays européens et du Canada pour répondre à des problèmes d'accélérateur coincé, d'augmentation soudaine du compte-tours et d'accélération soudaine du véhicule", explique le DoT dans son communiqué. Les documents montrent également que Toyota savait que le problème se posait de la même manière pour les consommateurs américains. Toujours le 29 septembre, Toyota a bien annoncé le rappel de 3,8 millions de véhicules aux Etats-Unis. Mais le constructeur a alors invoqué un problème sur les pédales d'accélération susceptibles de se coincer dans le tapis de sol, et avait passé sous silence les problèmes de pédales se bloquant d'elles-mêmes en position basse. C'est seulement le 21 janvier que le constructeur, annonçant le rappel de 2,3 millions de véhicules, faisait état pour la première fois d'accélérations involontaires non liées au tapis de sol mais à des pédales se bloquant d'elles-mêmes. Dans un communiqué, Toyota affirme "avoir pris un nombre important de mesures pour améliorer notre communication avec les autorités de régulation et les clients sur les questions de sécurité, ayant renforcé notre engagement sur la qualité." Néanmoins, le constructeur japonais n'est pas au bout de ses peines puisque Toyota a annoncé hier le rappel de près de 13.000 véhicules vendus en Corée du Sud en raison de problèmes liés aux tapis de sol, susceptibles de bloquer la pédale d'accélérateur. Le ministère sud-coréen des Transports a expliqué avoir établi que ce risque affectait des Lexus ES350 et des Toyota Camry. "Il s'agit d'un rappel volontaire pour prévenir le risque d'un possible concours de circonstance malheureux susceptible de se produire à l'avenir", a déclaré Hisao Nakabayashi, PDG de la filiale sud-coréenne de Toyota, lors d'une conférence de presse à Séoul. Ce rappel est le dernier en date d'une série déjà longue pour le constructeur japonais, numéro un mondial du secteur. Hisao Nakabayashi a expliqué que le décalage dans le temps entre les rappels massifs aux Etats-Unis et l'opération annoncée mardi s'expliquait par le fait que les tapis utilisés sur les deux marchés étaient différents. En Corée du Sud, Toyota avait déjà rappelé en février 510 exemplaires de son modèle hybride Prius pour un problème de freinage. Le rappel annoncé hier affecte un quart environ des voitures vendues par le groupe sur le marché sud-coréen entre janvier 2001 et mars 2010.