Pour diminuer la dépendance gazière de l'Europe, notamment vis-à-vis de la Russie, un rapport de prospectives internationales relance l'idée d'une centrale européenne d'achat de gaz, évoquée déjà en 2009 par Nicolas Sarkozy. Pour Christian Stoffaes, président du Conseil du Centre d'études prospectives et d'information internationale (CEPII) et directeur d'un rapport publié vendredi, " l'Europe est dramatiquement dépendante dans son approvisionnement en gaz ". Le document rappelle que l'UE importe 100% de son pétrole et 60% de son gaz, et sans doute 80% en 2025. Afin de combattre cette extrême dépendance, le rapport du CEPII propose 6 recommandations dont la création d'une centrale européenne d'achat de gaz destinée à renforcer le pouvoir de négociation de l'Europe face à ses grands fournisseurs, essentiellement le russe Gazprom. Le rapport préconise un passage à l'interdépendance énergétique dans le secteur du gaz au sein de l'UE. La récession économique, le développement de ressources gazières non conventionnelles ont récemment conduit à une détente du marché. La Commission européenne nouvellement installée aura donc pour tâche de rechercher un consensus entre les 27 États membres, en conciliant les attentes différentes des pays de l'est et de l'ouest. Il lui appartiendra également Pour donner à l'Europe plus de poids dans les négociations avec Gazprom et Sonatrach, le CEPII préconise notamment la création d'une centrale d'achat de gaz. A terme, cette centrale, qui va regrouper les principaux groupes énergétiques européens, pourrait prendre la forme d'une agence d'approvisionnement en gaz. En fait, l'idée d'une centrale européenne d'achat de gaz n'est pas nouvelle en France. Elle a été lancée pour la première fois en mai 2009 par le président Nicolas Sarkozy lors d'un discours prononcé quelques mois après la crise entre la Russie et l'Ukraine. Cette crise avait provoqué pour la première fois depuis 30 ans une rupture momentanée des livraisons de gaz russe vers l'Europe. Aujourd'hui, 40% des importations en gaz de l'UE proviennent de Russie, 30% d'Algérie et 25% de Norvège.