Les prix du palladium et du platine ont touché de nouveaux sommets depuis respectivement deux ans et vingt mois cette semaine, tandis que l'or et l'argent ont atteint des plus hauts depuis janvier, soutenus par un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs cherchant à diversifier leurs actifs. Les cours de l'or ont accentué leur rebond cette semaine, grimpant jusqu'à 1160 dollars vendredi, un sommet depuis le 11 janvier, et atteignant même des records historiques en euros et en livres sterling. L'once de métal jaune a grimpé jeudi jusqu'à 862 euros et 754 livres sterling, alors que des inquiétudes persistantes sur la crise budgétaire grecque pesaient sur l'euro et que les craintes de voir les prochaines élections au Royaume-Uni déboucher sur un parlement sans majorité pénalisaient la devise britannique, commentaient les analystes du cabinet ETF Securities. En outre, les incertitudes continuent sur la vigueur et la pérennité de la reprise économique mondiale poussaient également les investisseurs à se tourner vers l'or, considéré comme une valeur refuge, notait Suki Cooper, analyste de Barclays Capital. Aux inquiétudes persistantes sur la situation financière grecque, "s'ajoute un manque d'investissements alternatifs attractifs, à cause de taux d'intérêt qui restent à des niveaux historiquement bas aux Etats-Unis et en zone euro, ce qui devrait maintenir l'intérêt pour l'or à un niveau élevé et soutenir les prix", prévoyaient les analystes de Commerzbank. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1152,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1123,50 dollars jeudi dernier. L'argent a également accentué ses gains et grimpant au-dessus de 18 dollars l'once pour la première fois depuis fin janvier, calquant sa progression sur celle du métal jaune. Vendredi, le métal gris, considéré par les investisseurs comme une alternative bon marché à l'or, s'est hissé jusqu'à 18,41 dollars, son meilleur niveau depuis le 20 janvier. Les métaux du groupe platine ont accentué leur progression, soutenus par un regain d'intérêt des fonds d'investissement et une augmentation de la demande industrielle. Le palladium est monté jusqu'à 513,75 dollars l'once mercredi, son meilleur niveau depuis mi-mars 2008, et le platine a atteint 1726,75 dollars l'once le même jour, un record depuis août 2008. Les métaux du groupe platine étaient également soutenus par des signes encourageants sur la reprise de l'industrie automobile, principal débouché de ces métaux, utilisés pour la fabrication de pots catalytiques. En effet, les ventes d'automobiles ont augmenté en Chine de 55,8% en mars en glissement annuel, à 1,74 million d'unités, établissant un nouveau record mensuel. De leur côté, les prix des métaux de base ont progressé cette semaine sur le marché londonien, soutenus par un regain d'optimisme sur la reprise et les perspectives de consommation industrielle, le cuivre se hissant au-dessus de 8000 dollars pour la première fois depuis août 2008. Le marché du LME, resté fermé vendredi et lundi derniers pour cause de fêtes pascales, a profité d'un regain d'espoir sur la reprise économique mondiale, bondissant en début de semaine suite à une série d'indicateurs américains meilleurs qu'attendu, dont les chiffres de l'emploi, qui ont révélé 162'000 créations d'emplois en mars, un plus haut en trois ans. Après un léger fléchissement jeudi principalement dû à des prises de bénéfices, les métaux, à l'exception du nickel, repartaient à la hausse vendredi, "soutenus par un rebond des marchés d'actions et un affaiblissement du dollar (...) grâce à un regain d'optimisme et d'appétit au risque", notaient les analystes de Commerzbank. Ce mouvement était alimenté par des commentaires rassurants du Président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui a exclu la veille tout défaut de paiement de la Grèce et estimé que le plan d'aide européen que le pays pourrait solliciter en cas de besoin était "viable". Les investisseurs ont également profité de la légère baisse de jeudi pour effectuer des achats à bon compte, notait Ed Meir, analyste de MF Global. Le CUIVRE, chef de file du marché, a touché mardi un sommet qu'il n'avait pas atteint depuis début août 2008, à 8010 dollars la tonne. Le géant chilien Codelco, premier producteur mondial du métal rouge, a estimé mercredi que la consommation mondiale de cuivre devrait progresser de 5,4% en 2010, principalement tirée par les besoins de la Chine qui absorbe 40% de la production mondiale. "Cependant, la consommation de cuivre dans les pays industrialisés reste en berne et, du fait des niveaux de prix élevés actuellement, la production minière continue de croître, ce qui devrait provoquer un surplus d'offre de cuivre cette année", prévenait Commerzbank.