Les cours du platine et du palladium ont continué leur progression, se hissant à des niveaux inédits depuis des mois, tandis que l'or et l'argent consolidaient leurs gains, l'ensemble des métaux jouant à plein de leur attrait de placement refuge, face à un dollar en perte de vitesse. Le billet vert est tombé sous le seuil de 1,50 dollar pour un euro cette semaine, son niveau le plus bas depuis 14 mois. Sa faiblesse dope les achats de matières premières, et particulièrement celle des métaux précieux, considérés comme des refuges idéaux contre les risques d'inflation. Les métaux précieux semblent être actuellement la coqueluche des investisseurs. Le niveau d'activité du marché (mesuré par l'"open interest") a augmenté de 30% au cours des trois derniers mois, alors qu'il n'a augmenté que de 10% sur le marché du brut et du gaz naturel, observe ainsi John Reade, analyste chez UBS. L'explication pourrait provenir, selon lui, de la probabilité que le régulateur américain ne renforce des règles sur les marchés de l'énergie, refroidissant l'ardeur des investisseurs, qui se reporteraient donc sur l'or. Ainsi, les prix de l'or ont terminé en hausse, consolidant leurs acquis des dernières semaines, bien qu'ils n'aient pas fait mieux que leur record du 14 octobre, à 1070,80 dollars l'once. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1061,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1047,50 dollars vendredi dernier. L'argent est resté près de ses récents sommets, soutenu par la faiblesse du dollar, mais aussi par la reprise de l'activité industrielle. Au cours des derniers mois, les prix de l'argent ont enregistré des performances encore plus brillantes que celles de l'or: alors que le métal jaune a gagné 12%, l'argent a pris 18% depuis le 1er septembre. L'once d'argent a fini vendredi à 17,65 dollars, contre 17,31 dollars une semaine plus tôt. Pour leur part, platine et palladium ont continué à se redresser, touchant des niveaux plus vus depuis plus d'un an, influencés par la montée des prix de l'or mais aussi par la sortie du marasme du secteur automobile. Le platine a grimé vendredi jusqu'à 1377,75 dollars l'once, un plus haut depuis 13 mois. Quant au palladium, son cours a atteint mercredi 341 dollars, un niveau plus observé depuis 14 mois. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1372 dollars l'once contre 1346 dollars vendredi dernier. L'once de palladium a terminé à 338 dollars à la clôture de vendredi, contre 326 dollars une semaine plus tôt. Du côté des alimentaires, le cacao a touché de nouveaux seuils historiques, profitant de tensions présumées sur l'offre et de la glissade du billet vert, tandis que le sucre restait près de ses sommets et que le café finissait en nette baisse, tiré en fin de semaine par un regain d'aversion au risque des investisseurs. Les prix du cacao ont repris leur envolée cette semaine, finissant à de nouveaux sommets : ils ont enregistré vendredi un nouveau record depuis début 1985 à Londres, à 2193 livres la tonne, et à New York, à 3439 dollars la tonne. D'après les analystes de Barclays Capital, "le déclin structurel des récoltes ivoiriennes (premier producteur mondial) et le manque d'investissement (dans les vergers vieillissants, ndlr) ont été les déclencheurs de cette nouvelle hausse des prix". La fève brune a en outre profité d'une glissade du dollar, passé sous 1,50 dollar pour un euro cette semaine, pour la première fois depuis un an, ce qui renforçait l'intérêt pour les matières premières. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 2184 livres sterling vendredi à 16H00 GMT (18H00 HEC), contre 2119 livres une semaine plus tôt à la même heure. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en décembre valait 3395 dollars contre 3278 dollars vendredi dernier. Les cours du sucre ont certes commencé la semaine au dessus de 620 livres la tonne à Londres et de 24 cents la livre à New York, mais ils ont fini en baisse. Ils sont toutefois restés proches de leurs plus hauts niveaux depuis 28 ans, atteints au début du mois (à 640,50 livres pour une tonne à Londres et 25,39 cents la livre à New York). Les analystes de Barclays Capital se faisaient l'écho de la persistance des difficultés d'approvisionnement en Inde, en raison d'abord de la sécheresse, puis de pluies diluviennes ayant endommagé les récoltes, alors que le pays est importateur net de cette matière première de base. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 595 livres vendredi à 16H00 GMT (18H00 HEC) contre 605,90 livres pour la même échéance une semaine plus tôt. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 23,02 cents contre 23,11 cents le vendredi précédent. Pour ce qui est des céréales, les prix du maïs, du soja et du blé ont continué de progresser cette semaine sur le marché à terme de Chicago, toujours dopés par les incertitudes que font peser les conditions climatiques pour la production américaine et l'affaiblissement du dollar. Vers 15H15 GMT (17H15 HEC) vendredi, le contrat de maïs à échéance décembre valait 4,1175 dollars le boisseau (environ 25 kg) contre 3,72 dollars en fin de semaine dernière. R.T.M.