Un cameraman et sept autres personnes ont été tuées vendredi dans une explosion suicide qui s'est produite à l'extéreur d'un hôpital dans la ville de Quetta, sud-ouest du Pakistan, selon la police. Les journalistes étaient arrivés dans l'hôpital pour filmer une victime d'un assassinat à Quetta, chef-lieu de la province de Balochistan au moment où le kamikaze a frappé les policiers et journalistes, a précisé la police. Un cameraman travaillant pour une chaîne de télévision locale, Malik Arid, a été tué dans l'explosion, a confirmé la police. Citant des sources de l'hôpital, la chaîne de télévision GEO a rapporté que huit personnes ont été tuées dans l'attaque. Dix autres personnes ont été blessées dans l'attaque. Un membre de l'Assemblée nationale et ses quatre gardes, quatre policiers ont été parmi les blessés. Jusqu'à présent, aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'attentat suicide. Notons qu'au moins six personnes ont été tuées et 22 autres blessées vendredi dans une attaque présumée de drone américain dans les régions tribales du Waziristan du Nord, situées dans le nord-ouest du Pakistan, a rapporté la télévision locale. Un avion américain sans pilote a tiré quatre missiles sur une maison dans la zone Toorkhel, près de Miranshah, principale ville d'administration du Waziristan du Nord, frappant deux véhicules sur une artère et une maison, ont déclaré des habitants locaux. Le bilan de morts pourrait encore s'alourdir, du fait que le drone américain plane toujours sur la zone, ont ils estimé. Les Etats-Unis ont déclaré que le drone avait visé des suspects talibans et des activistes d'al Qaïda qui se cachaient dans les régions tribales pakistanaises pour planifier des attentats contre les forces étrangères opérant en Afghanistan. Les Etats-Unis ont multiplié leurs attaques du drone au Pakistan, après que sept membres de la CIA eurent été tués en décembre dernier dans un attentat à la bombe contre le centre du service de renseignements américain basé dans la province afghane de Khost. Il est utile de relever enfin qu'une commission des Nations unies a estimé que l'assassinat en 2007 de l'ex Premier ministre pakistanaise Benazir Bhutto aurait pu être évité, dans un rapport présenté jeudi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Dans son rapport, la commission présidée par l'ambassadeur du Chili auprès des Nations unies, Heraldo Munoz, a estimé que "l'assassinat de Mme Bhutto aurait pu être évité si des mesures de sécurité adéquates avaient été prises". La commission a précisé que le président Pervez Musharraf, le gouvernement de l'Etat du Punjab et la police du district de Rawalpindi auraient pu prévenir la mort de Mme Bhutto, s'ils avaient pris les mesures adéquates "pour répondre aux risques de sécurité extraordinaires, nouveaux et urgents auxquels ils savaient qu'elle faisait face". Benazir Bhutto a été tuée le 27 décembre 2007 dans un attentat-suicide à Rawalpindi, où elle faisait campagne pour le Parti du peuple du Pakistan aux élections législatives. La commission onusienne a jugé que son enquête avait été sévèrement entravée par les services de renseignement pakistanais et d'autres responsables, qui ont "empêché une recherche sans entraves de la vérité". Les services de renseignements pakistanais (ISI) ont conduit des investigations parallèles, recueillant des preuves qui n'ont pas toutes été transmises par la police pakistanaise. "La commission pense que l'échec de la police à enquêter effectivement sur l'assassinat de Mme Bhutto a été délibéré", est-il estimé dans le rapport. La commission a exhorté les autorités pakistanaises à entreprendre une enquête criminelle "sérieuse, crédible" qui "détermine qui a conçu, ordonné et exécuté ce crime abominable d'ampleur historique, et amène les responsables devant la justice". "Faire cela constituerait une étape majeure vers la fin de l'impunité des crimes politiques dans ce pays", est-il conclu. La commission de l'ONU, nommée par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon pour aider le Pakistan à établir les faits dans l'assassinat de Mme Bhutto, avait commencé à travailler le 1er juillet 2009. M. Ban avait accepté une demande du président pakistanais et veuf de Mme Bhutto, Asif Ali Zardari, visant à reporter la divulgation du rapport sur l'assassinat de son épouse du 30 mars au 15 avril.