Disparu pendant deux ans, le Salon national du livre d'Alger qui se poursuivra jusqu'au 24 avril à la Safex des Pins maritimes, n'attire pas grand monde ni grands éditeurs. Organisé par le SNEL (syndicat national des éditeurs du livre) dont les rapports avec certains éditeurs comme Casbah ou Chihab sont exécrables (pour cela il faut se rappeler les discensions entre le SNEL et le patron de Casbah, Smail Ameziane, élu commissaire l'an dernier du salon international du livre tandis que le SNEL fut écarté du comité d'organisation), ce salon n'est ni plus ni moins qu'une tribune où se façonne un certain activisme livresque. Pas de grands noms de la littérature dans les stands, pas de nouveautés particulières parmi les 5000 ouvrages que proposent les 75 éditeurs présents, pas d'invité de marque hormis Tahar Ouettar à qui l'on rend hommage après sa longue convalescence dans un hôpital parisien, pas de conférences de haut niveau …..Et pourtant le slogan de cette édition, "Un livre dans chaque main " parait si ambitieux que l'on devient dépité par le manque d'engouement du public assez rare pour ce rendez-vous censé proposer des produits de qualité et pas chers. C'est d'ailleurs l'esprit d'un salon du livre qui se veut professionnel et intelligent. En revanche, les visiteurs se sont rabattus par peut-être manque de livre de qualité, sur les ouvrages de santé, de diététique et de développement humain. Un signe des temps sans doute, puisque les grands débats du monde se focalisent autour du comportement alimentaire et surtout de l'environnement. "Les livres de santé, de diététique et de développement humain occupent la deuxième place des ventes après les manuels scolaires", a souligné, la responsable de la maison d'édition "EDIF 2000". "Nous importons près de 75 titres en langue française spécialisés dans la santé", a-t-elle indiqué, avant de signaler que "la plupart des lecteurs de ce genre d'ouvrages sont âgés de plus de quarante ans". "Sur les 75 titres, les livres de minceur et de diététique se placent en tête des ventes", a indiqué l'intervenante. Au stand de la maison d'édition "Alem al maârifa", un grand engouement est constaté pour les livres traitant du développement humain par rapport aux autres ouvrages. A ce propos, le responsable de la maison d'édition a indiqué que cette dernière importe 400 titres traduits en langue arabe, dont la plupart appartiennent à des écrivains américains illustres à l'instar de Spencer Johnson. S'agissant du contenu de ces livres, certains visiteurs sont convaincus de leur utilité alors que d'autres le sont moins. Un citoyen a indiqué à ce propos : "Il est nécessaire que l'individu s'appuie sur ses propres expériences au lieu de se fier à des livres qui promettent l'impossible", en allusion à un livre sur le développement de l'intelligence. Après avoir été l'outsider du précédent Salon international du livre d'Alger, (SILA) le Syndicat national des éditeurs de livres (Snel) revient comme il l'a toujours espéré dans le giron de l'organisation. Ce rendez-vous livresque s'installe à présent non pas à la Bibliothèque nationale comme c'était le cas dans les précédentes éditions, mais à la Safex. Quelque 74 éditeurs nationaux sont d'ores et déjà domiciliés au pavillon G de la Safex qui représente pas moins de 3000m2 de superficie. Selon le nouveau président du Syndicat national des éditeurs de livres, Ahmed Madi, le déplacement de ce salon (qui rappelle le déplacement controversé du SILA de la SAFEX aux chapiteaux du stade du 05 juillet) de la Bibliothèque nationale à la SAFEX, est lié au nombre croissant des éditeurs. "Nous étions obligés de changer de lieu pour la simple raison que la BN ne peut contenir un nombre aussi important d'éditeurs", soutient Madi qui mise sur un réel succès par rapport aux éditions précédentes où le nombre des éditeurs participants ne dépassait pas la cinquantaine. Pour la fête du livre qui intervient le 23 avril, un vibrant hommage sera rendu à Tahar Ouatar. A cette date précise, les éditeurs ont leur idée : ils vont vendre au rabais.