Malgré la hausse des recettes fiscales, l'administration fiscale reste handicapée par les problèmes liés à l'évasion fiscale. Dans ce sens, le directeur général des impôts M. Abderrahmane Raouya a indiqué hier à Dakar en marge de l'assemblée générale du Centre de rencontre et d'étude des dirigeants des administrations fiscales (CREDAF) que l'administration fiscale a pour objectif principal d'atteindre la capacité de couvrir les dépenses de fonctionnement de l'Etat avec les recettes de la fiscalité ordinaire. Il dira dans ce sens que celles-ci ont augmenté de 25% en 2009. Avec cette évolution, la fiscalité ordinaire est sur la voie d'atteindre environ 1.500 milliards de DA à fin 2010, et ce en dehors de la fiscalité pétrolière qui a été de plus de 2.000 milliards de DA en 2009. Aussi, l'administration fiscale algérienne évolue d'une année à l'autre lui conférant "un rôle important" dans le développement de l'économie nationale grâce à une augmentation progressive des recettes fiscales ordinaires. Néanmoins, l'administration fiscale reste confrontée à l'évasion fiscale pour laquelle "il est difficile d'avancer des chiffres représentant le manque à gagner pour l'Eta"', en raison de l'existence d'un secteur informel qui reste "un phénomène mondial", a ajouté M. Raouya. Il s'agit, dans ce contexte, a expliqué le même responsable, de lutter contre ce fléau en mettant en place "des règles et des pratiques qui puissent cerner les déperditions fiscales afin d'atténuer les pertes en matière de recettes". Une telle mission de contrôle ne va pas sans la mise en œuvre d'une "gestion fiscale efficace" nécessitant des outils de travail modernes "à même d'améliorer complètement ce qui se faisait, il y a dix ou quinze années, dans le domaine du recouvrement", a souligné le DG des impôts. "C'est cette façon de travailler qui est appelée à être changée. Ainsi un intérêt particulier est donné à la formation de nos cadres et nos agents qui doivent, après des cycles de formation, s'adapter à une modernisation impliquant l'utilisation de nouveaux outils et méthodes dans le recouvrement", a expliqué M. Raouya. Pour ce dernier, quand on parle du recouvrement des impôts, il faut systématiquement penser aux causes qui auraient engendré "des carences dans le système fiscal national" dont l'objectif principal est de couvrir les dépenses relatives au fonctionnement de l'Etat. Dans cette optique, une réforme a été engagée lors des dernières années marquées par "un bouleversement dans le système fiscal" à la faveur de l'institution d'impôts nouveaux profitables à l'Etat et bénéfiques aux contribuables, tels que l'impôt forfaitaire prélevé sur le chiffre d'affaires déclaré par le propriétaire de l'entreprise lui-même. "Il s'agit pour le petit investisseur de déclarer un montant du chiffre d'affaires qui est imposable par rapport à l'activité produite par une entreprise donnée. C'est-à-dire instaurer une imposition à un taux unique en remplacement de tous les impôts et taxes existants auparavant", a soutenu M. Raouya. L'avantage de ce système, institué en 2007, a permis d'atténuer la pression fiscale d'un côté, étant donné que les taux des impôts demeurent raisonnables, et de laisser l'administration fiscale concentrer l'essentiel de ses efforts sur les gros secteurs où il y a plus de revenus, ce qui a permis "un meilleur recouvrement". En outre, M. Raouya a évoqué la coordination de son institution avec les autres organismes de l'Etat, tels que les services de douanes, pour "lutter efficacement contre les sources de fraude", ainsi qu'avec l'Agence nationale de développement des investissements (Andi), l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et avec d'autres entités pour veiller sur "le bon fonctionnement du système fiscal algérien".