Greenpeace dénonce " l'appétit de l'Union européenne, de son commissaire à la Santé John Dalli, et de son chef José Manuel Barroso, pour les organismes génétiquement modifiés. Début mars, la Commission européenne a autorisé la culture d'une pomme de terre génétiquement modifiée créée par Basf. " Notre décision se fonde sur plusieurs analyses de sécurité menées par l'Agence européenne de sécurité des aliments ", a assuré John Dalli, commissaire à la Santé et à la Politique des consommateurs. A Bruxelles, des affiches le représentent en " chef " cuisinant des " recettes génétiquement modifiées aux effets désastreux ". L'organisation écologiste a décidé de dénoncer " l'appétit de l'Union européenne, de son commissaire à la Santé John Dalli et de son chef José Manuel Barroso pour les organismes génétiquement modifiés ". L'autorisation de la culture de l'Amflora avait suscité une importante controverse au sein de l'Union Européenne. Selon Greenpeace aussi, les Appellations d'origine contrôlée (AOC) ne garantiraient pas forcément l'exclusion des OGM de la production contrairement aux idées reçues. Greenpeace a en effet mis en garde samedi dernier le grand public sur la présence potentielle d'OGM jusque dans les filières de production de fromages aussi prestigieux que les célèbres AOC, bientôt AOP (d'origine protégée). " Sur 46 fromages AOC, 21 excluent systématiquement les OGM de l'alimentation des animaux produisant le lait utilisé. 10 autres fromages AOC se sont engagés à prochainement les rejoindre. Ceci prouve que les filières laitières " sans OGM " existent bel et bien en France. Par contre, pour les 15 fromages AOC restants, chaque producteur est libre d'exclure ou non les OGM de l'alimentation animale. Rien n'est garanti pour le Munster, le Chabichou du Poitou, le Livarot ou le Camembert de Normandie ou Maroilles AOC par exemple ", explique Greenpeace. Les autres fromages AOC dans la ligne de mire de l'association sont : le Bleu des Causses, le Bleu du Vercors Sassenage, le Brie de Meaux, le Brie de Melun, le Brocciu, le Chaource, le Crottin de Chavignol, le Langres, le Pélardon, le Pont l'Evêque et le Valençay. Ces produits ne sont bien sûr pas directement élaborés avec des organismes génétiquement modifiés mais " le cheptel laitier peut être nourri avec du soja ou du maïs OGM importé du continent américain ", note Greenpeace qui rappelle que " depuis dix ans, les OGM ont été massivement introduits dans notre alimentation à notre insu ". Or 80 % des animaux sont nourris aux organismes génétiquement modifiés, selon l'association de défense de l'environnement. Faudrait-il en déduire que la majorité de nos produits laitiers contiendrait également des OGM ? Le consommateur ne peut pas le savoir : aucune indication ne le mentionne sur l'étiquette des fromages AOC. "J'aimerais bien savoir comment Greenpeace arrive à savoir si les bêtes mangent du soja contenant des OGM car nous-mêmes, nous ne parvenons pas à le prouver", explique une représentante du syndicat du maroilles AOC au Post. "L'alimentation pour bétail n'est pas toujours bien étiquetée par les fabricants. C'est pour cela que c'est très difficile à gérer. Etre 100 % sans OGM, c'est vraiment très dur à contrôler", confie au Post une membre du syndicat du munster qui est l'un des 15 fromages qualifiés de "douteux" par Greenpeace. Greenpeace entame une campagne pour que fromage AOC rime avec " sans OGM " et réclame donc un étiquetage permettant de savoir si les animaux ont été nourris ou non avec ces organismes génétiquement modifiés. L'organisation écologiste en profite pour publier un nouveau " Guide des produits laitiers avec ou sans OGM " dans lequel vous trouvez les fromages AOC sans OGM selon Greenpeace , tels le Rocamadour, le Morbier ou le Compté, les différentes marques de beurre et de crème, de yaourts et de desserts ainsi que les aliments pour bébé, tous classés selon leur garantie d'utilisation ou pas d'organismes génétiquement modifiés.