Le dépôt des listes des candidats des partis politiques et des indépendants en course pour les législatives du 17 mai effectué le 1er avril à minuit au niveau des 48 wilayas, ouvre la voie grande à la course aux 380 sièges de l'APN et bien sûr le dernier mot reviendra à l'administration locale pour la validation des candidats. L'événement en soi, ne manque pas de susciter tous les commentaires dans l'actualité tant au niveau national qu'au niveau local mais aussi à l'intérieur même des partis politiques en lice. L'opinion publique, qui attend de connaître les noms des candidats retenus par chaque parti, observe sans trop d'enthousiasme ce mouvement partisan. Une redoutable mission synonyme de mobilisation de l'électorat et sa participation massive au scrutin. Un test pour la récupération de cette confiance mise à mal tant par les formations politiques que par les députés qui se sont éloignés des citoyens. C'est là, une occasion pour la classe politique algérienne de prouver toute sa légitimité et son ancrage dans la société. Une rude épreuve qui déterminera la valeur de chaque parti politique et sa capacité de convaincre. Les grandes formations politiques les plus en vue, se mettent déjà en mouvement pour inciter leurs candidats à grossir leur électorat. Mais pour cela, il faudra véhiculer des arguments et un programme attirant l'attention des citoyens. C'est une façon aussi de faire face au phénomène de l'abstention. L'administration aussi neutre soit-elle, n'est pas habilitée à mobiliser les votants, c'est aux candidats de le faire à travers leur propagande électorale et un langage empreint de pureté. L'électeur algérien a trop souffert de la langue de bois et des promesses de campagne sans lendemain. Sans trop se presser sur le sujet, il y a lieu de dire que la cassure sémantique est flagrante entre la classe politique, ses députés et les grandes tribus que comptent différentes régions du pays. Une attitude logique et émotionnelle des populations qui ressort en un pareil rendez-vous électoral, le phénomène du tribalisme en tentant d'imposer l'un de leurs favoris. Sauf que la notion du tribalisme en Algérie, n'est pas fondée sur l'existence d'une communauté, mais relève d'une conception politique préconisant la victoire d'une région aux élections. L'électorat dit tribal est généralement constitué du courant nationaliste par les pensées et fait recours à des hégémonies régionalistes. Cela mène à dire que de nombreux programmes politiques proposés aux citoyens lors des campagnes électorales ne relatent pas la réalité et sont donc loin de convaincre. Durant tout un mandat électif, la relation entre l'élu et le citoyen n'a pas été de nature à amorcer un dialogue ouvert, d'où cette option, pour divers partis politiques, de miser sur le vote. Un symptôme qui renseigne sur l'incapacité des candidats à mobiliser les masses, sachant que le phénomène du tribalisme en Algérie, même s'il n'est pas reconnu officiellement, demeure néanmoins admis par tous.