La 8e Conférence de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) sera organisée, demain, à Valence (Espagne) autour du thème "L'énergie, de nouveaux défis pour la Méditerranée". Cette conférence sera centrée sur les différentes facettes que revêt le défi énergétique en Méditerranée, avec comme axes forts de réflexion, notamment, l'importance d'un cadre institutionnel, réglementaire, économique, financier incitatif, propice aux investissements dans les énergies renouvelables, l'innovation et la mise en place d'instruments novateurs pour stimuler l'efficacité énergétique et l'intégration et le développement de l'électricité produite par des sources d'énergie renouvelables dans les réseaux existants. Elle s'inscrit, selon la Femip dans la continuité de la décision, prise par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du premier sommet de l'Union pour la Méditerranée, en juillet 2008, d'ériger l'objectif d'une capacité additionnelle de 20 GW d'énergies renouvelables d'ici 2020. La 8e conférence de la Femip de la Banque européenne d'investissement, qui se tiendra le 10 mai à Valence, sera axée sur la recherche de solutions au défi énergétique auquel doit faire face la région méditerranéenne. Cette conférence sera suivie de la conférence 'Mediterranean Solar Plan', organisée, également, par le gouvernement espagnol à Valence les 11-12 mai 2010 dans le cadre de la présidence espagnole de l'UE. La conférence d'une journée s'adresse aux responsables politiques, aux autorités locales, opérateurs de réseaux, aux représentants du secteur privé, aux gestionnaires de fonds et aux institutions financières internationales - celles qui sont directement impliquées dans les technologies énergétiques renouvelables ou l'amélioration des infrastructures énergétiques. Elle adoptera une approche pragmatique et fournira des exemples concrets de la manière de soutenir les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et les politiques et projets d'infrastructures énergétique. A cette occasion, la BEI annoncera également les résultats de l'étude de la Femip Fonds d'affectation spéciale sur le Mediterranean Solar Plan, discutera de la façon d'intégrer le grand potentiel méditerranéen en matière d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux et internationaux et présentera de nouveaux instruments qui viseront à renforcer l'efficacité énergétique. Notons que les objectifs premiers du PSM sont la construction d'ici 2020, de 20 GW de capacités additionnelles de production d'électricité bas carbone, notamment solaire au Sud et à l'Est de la Méditerranée, et le développement de lignes d'interconnexion permettant l'exportation d'une partie de cette électricité verte vers l'Union européenne. La réalisation du PSM nécessitera des financements significatifs estimés entre 38 à 46 milliards d'euros. Ce coût est dépendant des gains attendus en termes de prix unitaires des équipements, qui devrait décroître du fait tant de l'accroissement des capacités installées dans le monde que de l'augmentation de la taille des centrales. Néanmoins, la problématique de ce plan est double. D'une part, il s'agit d'améliorer la rentabilité des projets en jouant sur le prix d'achats, de l'électricité en faisant appel à des subventions ou des crédits carbone et, d'autre part, d'assurer leur financement tant en fonds propres qu'en dette. Selon les lignes directrices du projet le plan associera nécessairement des projets émanant d'opérateurs publics locaux et d'investisseurs privés, qui seront majoritairement montés en financement de projets. Il y a aussi la question des interconnexions qui se heurte aux réalités physiques de la zone : seul le bloc Maghreb des 3 blocs électriques du réseau méditerranéen est relié au réseau européen. D'ici 2012 le bloc Turquie devrait être raccordé permettant de disposer des capacités d'échanges nécessaires aux premiers projets du PSM. Il faut pour cela réaliser la jonction avec la Libye et la Turquie et réaliser de nouvelles interconnexions directes du sud (Algérie, Tunisie, Libye) vers le nord (Espagne et Italie), mais cela nécessite des moyens financiers importants. Depuis octobre 2002, la Femip a affecté plus de 3,6 milliards d'euros à des projets énergétiques menés dans les pays partenaires méditerranéens - soit 40% de son financement total au cours de cette période. La conférence répondra à Valence à un triple objectif , à savoir, susciter une réelle prise de conscience de l'enjeu de l'énergie au sein de l'ensemble des pays de la Femip en termes économiques et financiers, industriels et techniques, en considération notamment du haut potentiel de la région en énergies renouvelables qui s'avère être un des plus importants du monde, et mobiliser les décideurs politiques et acteurs du Plan solaire méditerranéen, les financeurs et partenaires, pour accélérer et faciliter la mise en oeuvre de projets innovants et performants dans le secteur de l'énergie, créateurs d'emplois. Le dernier objectif qu'elle se fixe est celui d'élaborer des orientations nouvelles, concrètes et réalistes, sur la base d'un partenariat étroit et pérenne entre pays méditerranéens. Les conclusions de cette conférence seront portées devant les ministres européens et méditerranéens lors de la réunion ministérielle sur l'énergie prévue au Caire. Comment relever le défi énergétique en Méditerranée serait, selon la même source, "une priorité d'action pour la BEI qui a consacré, de 2002 à 2009, 3,7 milliards d'euros de financement en faveur de l'énergie en Méditerranée, avec des projets phares financés comme l'usine hydro-électrique de Tillouguit et le parc éolien de Tanger au Maroc, le parc de Gabal el-Zait en Egypte, le "Gazoduc jordanien" en Jordanie, la centrale de Ghannouch en Tunisie, ou encore le projet Deir Ali I et II en Syrie". Cette conférence sera également l'occasion pour la BEI de réaffirmer son engagement vis-à-vis du Plan solaire méditerranéen en tant que coordinateur financier, au service duquel elle continuera à mettre son expertise ainsi que tous les instruments d'intervention dont dispose la Femip.