Dans des Etats où c'est l'appartenance à une communauté ou à une région ou même à une religion et non la citoyenneté qui sert de base à l'accès au pouvoir, que reste-t-il des choix économiques à différencier entre partis ou entre candidats ? A ce jour, les programmes économiques ne sont pas des éléments d'importance en mesure de faire gagner les candidats ou les partis politiques. Que cela soit pour départager des candidats ou identifier les partis politiques, ce ne sont pas les programmes économiques qui font courir les populations. D'après des observateurs qui disent en avoir interrogé quelques citoyens, les électeurs qui lisent les programmes économiques pour les comparer en vue d'un choix à opérer ne sont guère nombreux. Dans ce contexte international où la tendance est à l'émergence de régions comme pôles de puissance, les ensembles régionaux qui peuvent ou doivent concerner l'Algérie comme choix d'arrimage à la fois politique, sécuritaire et économique ne sont pas encore disponibles pour se structurer dans cet objectif. Des efforts sont fournis quand même dans le seul espace africain, là où cinq des chefs d'Etat, dont celui de l'Algérie, qui constitueraient le noyau dur, ont initié le Nepad pour traduire une vision économique (politique ?) pour l'Afrique et définir la politique des relations entre l'Afrique et son environnement international, notamment sur le plan économique et commercial. Mais, les assainissements à opérer pour y parvenir relèvent des " travaux d'Hercule ", dans une situation héritée d'un colonialisme " pilleur " et dans un contexte où l'accès au pouvoir n'est pas dû aux urnes. En attendant des décantations qui finiront bien un jour par arriver, si elles ne ratent pas les rendez-vous régionaux et les bonnes adresses, il faudrait bien meubler le vide politique arabe en matière d'intégration et qui devrait quand même être comblé par des discours d'intégration, histoire d'occuper les opinions publiques arabes. Quels sont les pays qui n'ont aucune intension de s'unir tout en démentant le fait qu'il sont désunis et que pour eux la tendance est à ne jamais s'unir ? A plus grande échelle, Les pays arabes bien entendu. A plus basse échelle, les pays du Maghreb, bien entendu. Or, il se trouve que les pays maghrébins se disent pays arabes d'abord. Alors, tout est bloqué. A plus grande échelle, A plus petite échelle, c'est du pareil au même. Quelle serait alors la place de l'Algérie dans son environnement géopolitique qui en fait un carrefour quand il est d'évidence que le concept d'union n'est pas lui-même à sa place quand cela concerne le Maghreb, le monde arabe, l'Afrique et même et surtout la Méditerranée. Il s'agirait beaucoup plus de l'expression d'aspirations à dépasser les limites des frontières pour paraître en conformité avec les intégrations véhiculées dans le contexte de la mondialisation, que d'engagements à en faire des entités régionales cohérentes.