Il y a eu de grandes ambitions pour l'Afrique, il y a, par exemple, un grand projet pour l'Afrique, celui du Népad, mais on ne voit pas d'entreprises africaines investir en dehors de leur pays, pas d'entreprises africaines tentant, ou simplement voulant se redéployer à travers le continent africain. Entre pays africains, les échanges de discours sont d'abord d'ordre politique, puis économique dans de faibles proportions. Nous en sommes encore à parler d'efforts non investis dans la création d'un climat favorable aux investissements. Où en sont les débats si tant est que ceux-ci existent dans chaque pays africain ? A chaque crise qui survient dans un pays africain, la tendance des analystes est à approcher cette crise sous l'angle de la conflictualité généralisée ou généralisable à tout le continent. A chaque fois qu'est fait un zoom sur les implications d'une crise intra étatique , un zoom est effectué sur les problèmes politiques, sur les ambitions de pouvoir, mais pas sur les problèmes économiques. Combien sont-ils les entrepreneurs africains, privés ou publics, en dehors du secteur de l'énergie, à se rassembler pour parler du climat d'affaires en Afrique ? Ce ne sont pourtant pas les intentions politiques exprimées par des " politiques " qui ont manqué, en particulier les rencontres Sud- Sud entre les dirigeants politiques. Manque de ressources d'une façon globale ? Et pourtant, les ressources contenues dans le sous-sol- africain pourraient faire amorcer le développement du continent et même le mener à bon port. Ce ne sont pas des élites économiques qui manquent mais ne sont mises en évidence que les " élites " politiques. Il existe de façon globale, en Afrique, des élites capables de tirer leur pays vers le développement. Il existe assez de compétences dans certains pays pour les mettre à la disposition des pays qui en manquent. Elles sont prêtes à le faire et à le réussir dans le cadre d'un climat apaisé, sous la double condition de mettre en place un système politique dans lequel l'accès au pouvoir soit basé sur la citoyenneté et non sur l'appartenance à des communautés ou des ethnies différenciées les unes par aux autres et de la garantie que soient respectées les alternances. Pourquoi se perpétue le recours aux coups de force, alors que l'Union africaine a déclaré ne plus reconnaître les coups d'Etat? Qu'en est il des relations économiques ou simplement commerciales entre les pays africains ? Qu'en est-il de la disponibilité des moyens de prévenir les confits ou quand ils sont apparus de les gérer et de gérer ainsi la révolte des jeunes qui craignent à la fois de ne pas trouver chez eux les conditions de leur épanouissement, (au minimum un emploi durable). L'Afrique représente le dixième de la production mondiale de pétrole, et 7% des réserves mondiale, ce qui n'est quand même pas rien. Il est bien évident que se pose ainsi la question de savoir pourquoi avec de telles richesses l'Afrique est encore le continent le plus pauvre. L'Afrique ne possède pas que du pétrole. Les taux de croissance de nombreux Etats sont tirés vers le haut par les exportations de pétrole ou par celles des métaux(or, aluminium, cuivre, fer, platine..) tandis que ceux qui comptaient sur les exportations de produits agricoles ont vu leur taux de croissance tirés vers le bas. Pour ce qu concerne les pays pétroliers, il se pourrait que certains d'entre eux relâchent leurs efforts dans la conduite des réformes économiques et les négociations d'entrée dans l'OMC, du fait qu'ils disposent d'une marge de manœuvre assez large en " n'ayant plus le couteau sur la gorge ".