Cinq années se sont déjà écoulées depuis l'application de l'accord d'association Algérie-UE, et l'Algérie ne tire toujours pas profit de cet accord en matière de flux d'investissements européens, qui sont en deçà des attentes, avait déclaré récemment le ministre des Finances, Karim Djoudi. C'est dans cette optique, d'ailleurs, que l'Algérie compte renégocier avec l'Union européenne (UE) certaines clauses de cet accord lors du prochain conseil d'association prévu le 15 juin à Bruxelles. "Nous allons voir dans quelle mesure nous pouvons demander la révision des clauses (de l'Accord d'association avec l'UE) pour qu'elles soient plus équitables entre l'Algérie d'une part et les Etats membres de l'UE d'autre part", a déclaré, jeudi à Alger, le ministre du Commerce, M. El-Hachemi Djaâboub, en marge d'une séance plénière de l'APN. Avant d'ajouter : "Nous avons constaté des anomalies et des imperfections dans l'application de cet accord. Chaque secteur a donc présenté son rapport sur cette mise en œuvre au ministre des Affaires étrangères qui portera ces documents à Bruxelles". Cependant, l'Algérie compte renégocier avec l'UE certaines clauses de cet accord lors du prochain conseil, en vertu d'une clause dénommée clause de rendez-vous. S'agissant du secteur commercial, les propositions de l'Algérie vont concerner notamment les contingents de produits exportés vers l'UE sans droits de douanes, avait-t-il déclaré récemment, estimant que "les normes imposées pour ces produits sont inaccessibles pour les exportateurs algériens". Rappelons que la mise en œuvre de l'Accord d'association a entraîné un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures de l'Algérie en faveur des pays de l'UE, selon une étude présentée récemment à Alger. L'étude, réalisée par des experts indépendants en collaboration avec des institutions officielles algériennes (Douanes, Banque d'Algérie et ministère du Commerce) constate aussi un manque à gagner sur les recettes fiscales et douanières de l'Algérie, en raison de l'application du démantèlement tarifaire. D'ailleurs, une évaluation préliminaire de la mise en œuvre de cet accord a relevé une faiblesse des investissements européens en Algérie, selon les experts. Par ailleurs et interrogé sur les procédures de mise à niveau de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes, le ministre du Commerce a affirmé qu'une réunion regroupant les directeurs du commerce à travers le pays se tiendra prochainement afin d'accélérer les procédures permettant la mise à niveau des marchés de gros des fruits et légumes qui connaissent une gestion "anarchique". "Nous allons agir pour obliger les communes qui gèrent ces marchés à se mettre rapidement en conformité avec les cahiers de charges et les clauses du décret publié l'année dernière, relatif à la mise à niveau des marchés des fruits et légumes", a déclaré le ministre. Déplorant entre autres, "l'actuelle gestion de ces structures aussi stratégiques, livrées à des privés intéressés uniquement par le gain sans respect des normes"."La gestion privée a prouvé sa défaillance. Il suffit de voir l'anarchie qui caractérise les horaires d'ouverture et de fermeture des marchés et qui déstabilise les prix", a-t-il relevé. Concernant, la création d'une Entreprise publique économique (EPE), qui sera chargée de gérer les marchés à caractère national, comme décidé récemment par le Conseil des participations de l'Etat, le ministre a précisé que "la première mission qui lui sera donnée est la récupération de ces marchés pour y assurer une gestion rigoureuse, transparente et viable".