Après une semaine de débrayage ayant paralysé les lignes de chemins de fer, les cheminots en repris le travail en mettant fin à leur grève dimanche soir, après un accord obtenu auprès de leur employeur. La lutte acharnée menée par les cheminots pour faire aboutir leurs revendications, notamment d'ordre salarial, a été payante, vu la satisfaction exprimée quant à la décision d'appliquer l'article 52 de la convention collective, conformément au protocole d'accord signé lundi dernier entre la direction de la SNTF et la Fédération nationale des cheminots (FNC), en vertu duquel aucun salaire ne peut être inférieur au SNMG (salaire national minimum garanti). Dans une déclaration à l'APS, Abdelhamid Derradji, secrétaire général de la FNC s'est réjoui du climat dans lequel se sont déroulées les négociations entre la direction générale de la SNTF et le syndicat des travailleurs, dans le cadre de la révision de la convention de branche. Outre l'application de l'article 52 de la convention collective, le secrétaire général de la FNC a indiqué que l'accord entre les deux parties mentionne la revalorisation du régime indemnitaire, notamment tout ce qui a trait aux primes (transport, salaire unique et rendement kilométrique), auquel il y a lieu d'ajouter la gratification de fin de carrière, laquelle passe de 15 à 18 mois. Au sujet de la revalorisation de la grille des salaires, M. Derradji a tenu à préciser que celle-ci est effective à partir du mois en cours avec un effet rétroactif à partir de janvier 2010. selon la même source, qui a interrogé les usagers des transports ferroviaires, un grand soulagement est perceptible chez ces dernier après la remise sur rail des trains lundi matin. "Je perdais beaucoup de temps pour me rendre par bus à mon lieu de travail à cause des nombreux embouteillages", a confié une dame, avouant sa préférence pour le train, mais insistant, tout de même, sur la nécessité de remédier à un certain nombre de lacunes, notamment les retards. Une étudiante a, pour sa part, relevé le fait que lors des journées de grève déclenchées par les travailleurs de la SNTF, elle arrivait souvent en retard à l'université, ce qui l'a grandement perturbée, l'empêchant de suivre ses cours normalement. Pour rappel, la grève observée par les cheminots, est un mouvement spontané enclenché par les travailleurs des chemins de fer non organisé en structure syndicale, qui a pu parvenir, en huit jours de grève, à arracher leurs droits légitimes. Contre vents et marrée, les grévistes n'ont ni cédé aux menaces de la direction de la SNTF et encore moins à la décision de justice déclarant la grève "illégale" sur le plan procédural et qui les mettait dans l'obligation de reprendre le travail. Se sentant dans leur droit le plus légitime, les cheminots ont obstinément campé sur leurs positions en proclamant haut et fort la détermination de leur mouvement à aller jusqu'au bout, accusant la direction de la SNTF de piétiner un droit consacré par les lois de la République. Cette grève est un modèle à méditer pour toute corporation qui s'estime lésée dans ses droits par des employeurs qui ne garantissent nullement les droits et acquis sociaux des travailleurs. Le mouvement de grève révèle, toutefois, que de grandes sociétés telles que la SNTF transgressent la législation du travail, ce qui amène à s'interroger sur les sanctions qu'encourent les employeurs malveillants.