Les cheminots se « remettent sur les rails » ! Ainsi, ils ont obtenu, hier dans l'après-midi, un engagement dûment signé par le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Cet avis amorce la concrétisation du protocole d'accord quant à l'application de l'article 52 de la convention collective de branches, unique revendication des quelque 10 000 employés grévistes des chemins de fer. « Nous avons d'ores et déjà entamé la réaffectation à leurs postes respectifs de chaque cheminot », a affirmé le porte-parole de la cellule de crise. « Le travail reprendra progressivement, jusqu'à atteindre un rythme habituel demain matin (aujourd'hui ndlr) », a-t-il poursuivi. Pourtant, au terme d'une journée de tractations houleuses, l'issue de cette « crise » a failli prendre une tout autre tournure. Tôt dans la matinée d'hier, et jusqu'à une heure tardive de la journée, des dizaines de cheminots ont fait le pied de grue devant le siège de la direction générale, sise à Alger-Centre, en face de laquelle se situe aussi la Fédération nationale des cheminots (FNC). « D'un côté, vous avez la direction qui nous ignore et fait montre d'entêtement et de mauvaise volonté à notre égard », expliquait un chef de gare en désignant le hall sombre de la SNTF. Puis, tournant la tête, il ajouta : « Regardez les locaux vides de la FNC, ceux qui sont censés nous représenter sont en délit de fuite ! », s'indigne-t-il. « D'autant plus que nous avons bien signifié à certains des membres du bureau national qu'ils n'avaient plus le droit de parler en notre nom », assuraient les contestataires. L'objet de la colère n'est autre qu'un communiqué rendu public, samedi soir, par la FNC, et qui annonçait « la reprise du travail ». Documents qui, sous l'ire des travailleurs, ont fini en morceaux jonchant le sol de la salle et de la rue. Les griefs exprimés par les cheminots à l'encontre de la FNC sont nombreux. « Ils ont engagé des discussions, en notre nom, avec la direction et la centrale syndicale, sans pour autant nous en aviser ou nous inclure dans les négociations ! », accusait le porte-parole de la cellule de crise. D'ailleurs, des rumeurs couraient quant à une réunion entre le secrétaire général de la FNC et le directeur général de la SNTF. La grève reprendra si l'application ne suit pas Lorsque les grévistes ont pu confirmer ces spéculations en recevant un communiqué de la SNTF, ceux-ci ne décoléraient pas. « Nous rejetons en bloc les négociations menées par la FNC qui ne nous représente en rien et dont nous demandons la suspension immédiate ainsi que l'installation d'un nouveau bureau national », fulminait le porte-parole de la cellule de crise. Et il aura fallu l'intervention de Sidi Saïd, qui a « assuré qu'il prendrait les mesures nécessaires afin d'aboutir à un remplacement en suivant les procédures, et qu'il n'y avait plus de raison pour faire durer cette grève », assurait le secrétaire général du syndicat de la gare de l'Agha. Ainsi, au bout de 8 jours de débrayage, qui aura totalement paralysé ce secteur, engendrant des milliards de centimes de manque à gagner, les grévistes « satisfaits et fiers » attendent donc de pied ferme la concrétisation des engagements pris par leur direction et par le ministère de tutelle. « Et s'ils nous font faux bond, nous n'hésiterons pas une seconde à réitérer cette action », préviennent toutefois les cheminots.