Au-delà des efforts menés pour moderniser le secteur de l'enseignement supérieur et répondre aux attentes des opérateurs économiques en matière de ressources humaines qualifiées, le constat reste, toutefois, mitigé. La première raison est relative, selon les experts, à l'absence de synergie entre les deux parties (université et secteur économique). Et c'est à cette carence que le ministère de l'Enseignement et de la Recherche scientifique compte trouver une solution. Le directeur de l'enseignement supérieur, Mustapha Haouchine, au ministère de tutelle, a mis l'accent sur cet aspect en déclarant la nécessité d'instaurer une "relation dynamique entre l'université et le secteur économique ". La réforme de l'enseignement vise justement à mettre en place de "nouvelles pratiques en faisant associer le secteur économique ". L'université, a-t-il, doit "se tourner vers les spécificités économiques ". En clair, il s'agit d'assurer "l'employabilité du diplômé en le formant à prendre en charge son destin professionnel et non pas le subir, en le préparant même à créer son entreprise". Un premier pas, poursuit Mustapha Haouchine, a été déjà franchi après la signature de conventions entre l'université et les opérateurs économiques en vue d'un " partenariat" entre les deux parties. Reste que cette initiative souffre d'un manque de mécanisme de suivi pour établir un bilan de ce qui a été fait et des lacunes constatées. Dans ce registre, les responsables du secteur ont décidé de travailler avec les associations des anciens étudiants comme, ceux de l'école polytechnique. Mais, la démarche en elle-même demande une "visibilité pour la mise en œuvre de ce mécanisme ". Abordant les projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal, le directeur de l'enseignement supérieur a mis en avant l'objectif principal, à savoir "offrir les meilleures conditions à 1,7 million d'étudiants en 2014 ". Des programmes de formation pour les formateurs ainsi que l'envoi des enseignants en finalisation de thèse à l'étranger font également partie des ces projets. Evoquant justement la question des étudiants algériens à l'étranger, Mustapha Haouchine estime qu'un nombre important parmi eux ont exprimé leur souhait de rentrer en Algérie, de même pour les chercheurs qui ont émis le vœu de s'installer dans notre pays. Ceci montre, selon lui, que l'université algérienne est au "diapason de ce qui se fait ailleurs et les programmes d'incitation ont donné leur fruit ".