Au Bangladesh, plus d'un million de foyers n'ayant pas accès à l'électricité sont désormais équipés de panneaux solaires grâce à un projet de la Banque mondiale, d'un montant de 130 millions de dollars. Par ailleurs, dans les régions rurales des pays en développement, la Société financière internationale (IFC) a récemment lancé le mécanisme mondial d'assurance basé sur un indice qui permettra d'aider les agriculteurs à obtenir l'assurance dont ils ont besoin, en vue de se protéger contre les catastrophes climatiques qui peuvent détruire les récoltes et par conséquent les moyens de subsistance. Plusieurs pays d'Afrique cherchent des solutions pour pallier au changement climatique dans le cadre de leur politique de développement. Cependant, il ressort des nombreuses études sur le changement climatique que ce sont les pays les plus pauvres et les plus vulnérables qui souffriront le plus de ses effets. Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, malgré la crise financière mondiale et le ralentissement économique qui en résulte, les pays en développement ont, l'année dernière, plus que jamais sollicité le Groupe de la Banque mondiale pour que celui-ci soutienne leurs efforts liés au développement et au changement climatique, envisagés comme deux défis connexes. D'ailleurs, les pays en développement demandent différents modes d'assistance pour mieux résister aux effets du changement climatique. La région Amérique latine et Caraïbes a, à elle seule, ajouté 180 activités au portefeuille de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), avec des co-bénéfices d'adaptation et d'atténuation s'élevant à plus de 7,3 milliards de dollars. Abondant dans ce sens, le directeur du département pour l'environnement à la Banque mondiale, M. Warren Evans, a déclaré : "Nous avons entrepris, en collaboration avec des partenaires, un travail analytique qui a contribué à mieux comprendre quels étaient les risques potentiels du changement climatique pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables et de quelle façon la Banque mondiale et les autres organismes d'aide au développement pouvaient aider ces pays à renforcer leur résistance face à ce phénomène dans leur processus de développement". Pour sa part, le directeur de la Banque mondiale en charge d'un certain nombre de pays africains notamment, le Botswana, l'Afrique du Sud et le Kenya, M. Toga Gayewea McIntosh, a attesté que "l'incertitude persistante sur l'avenir de la politique climatique mondiale et les mécanismes de financement représente un défi majeur dans le cas de l'Afrique, la faiblesse des capacités et les ressources limitées rendent les défis bien plus complexes et l'aide doit donc être largement renforcée. C'est là que l'IDA pourrait jouer un rôle majeur". Réchauffement climatique, une priorité stratégique pour l'IFC D'autre part, la vice-présidente pour le développement durable à la Banque mondiale, Mme. Katherine Sierra, a indiqué que "des programmes visant à réduire les risques liés au changement climatique à la mobilisation de près d'un milliard de dollars en faveur du programme pilote pour renforcer la résistance au changement climatique, nous avons augmenté considérablement la capacité du Groupe de la Banque mondiale". Pour faire face à une demande croissante, la Banque mondiale a élargi son soutien aux investissements dans des technologies à faible intensité de carbone et dans des projets, visant à renforcer la résistance des pays. Le Fonds pour les technologies propres géré par le Groupe de la Banque mondiale dans le cadre des Fonds d'investissement climatique, a approuvé un financement concessionnel de 4,4 milliards de dollars en faveur de 13 plans d'investissement. Ceux-ci devraient mobiliser 36 milliards de dollars de ressources publiques et privées pour financer des activités dans 12 pays, parallèlement à un programme régional concernant le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui permettra d'accélérer le développement de l'énergie solaire à concentration. Par ailleurs, l'action des pays en développement se traduit également par un nombre croissant d'initiatives concernant la politique et les évolutions institutionnelles nécessaires afin de lutter contre le changement climatique. 6 milliards de dollars ont été consacrés à ces initiatives durant l'année fiscale 2009 et le premier semestre de l'exercice 2010. Cela comprend notamment des prêts à destination du Mexique, du Brésil, de la Turquie, du Maroc et de l'Indonésie. Les pays les plus pauvres, soutenus par l'Association internationale de développement (IDA), ont jusqu'ici sollicité quatre initiatives de ce type. Il est essentiel que les pays en développement prennent en compte le climat dans leurs efforts pour réduire la pauvreté et développer la croissance économique. Sur ce, la vice-présidente des services consultatifs de l'IFC. Mme Rachel Kyte, a déclaré, dans ce sens, que ce phénomène est une priorité stratégique pour l'IFC. "Nous augmentons activement l'investissement lié aux questions climatiques dans tous les secteurs de l'économie, et cherchons de nouvelles formes de partenariat afin de tirer parti de toutes les formes de financement", a-t-elle déclaré. Par ailleurs , il y a lieu d'impliquer le secteur privé qui est un élément clé d'un développement intelligent à long terme, prenant en compte la problématique du climat. Ainsi, l'IDA s'appuie sur toute une gamme d'instruments pour y arriver. En outre, la gestion des forêts représente une opportunité pour les pays tropicaux et subtropicaux de contribuer à la réduction des émissions mondiales, tout en améliorant les moyens de subsistance. Les 558 millions de dollars du programme d'investissement pour la forêt faciliteront les efforts des pays en développement pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts. Ils permettront aussi de promouvoir une gestion durable, avec pour effet une réduction des émissions et une préservation des réservoirs de carbone. Le Fonds de partenariat pour le carbone forestier a mobilisé 160 millions de dollars en faveur du renforcement des capacités et de paiements basés sur les performances afin de tester des projets. Pour répondre aux priorités de ses clients, la Banque mondiale a renforcé les liens opérationnels entre l'adaptation au climat et la gestion des risques de catastrophes. Pour sa part, le directeur de programme, qui a dirigé l'équipe de la Banque mondiale en charge du Rapport de progrès du cadre stratégique pour le développement et le changement climatique, M. Kseniya Lvovsky, a affirmé "Notre expérience montre que les pays en développement mettent l'accent sur les questions liées au changement climatique. Toutefois, les financements demeurent très limités. Les pays développés doivent s'assurer que ceux-ci répondent aux besoins des pays en développement".