De par sa situation géographique, l'Algérie dispose d'un des gisements solaires les plus élevés au monde. Deuxième pays d'Afrique par la taille, dont plus des quatre cinquièmes du territoire sont désertiques, l'Algérie reçoit assez de soleil pour couvrir 60 fois les besoins de l'Europe de l'Ouest en énergie solaire, selon le ministère algérien de l'Energie. La durée d'insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2000 heures annuellement et peut atteindre les 3900 heures (Hauts-Plateaux et Sahara). Consciente de ce potentiel, l'Algérie ambitionne d'exploiter à une échelle industrielle cette ressource inépuisable, pour ses propres besoins en énergie mais aussi pour l'exportation vers l'Europe. Il faut dire que la consommation d'électricité en Algérie a augmenté durant les dernières années de 4% par an et la demande en électricité devrait à long terme croître de 7% par année. L'Algérie devra produire d'ici à 2010, 7% de son électricité grâce aux énergies renouvelables, notamment à l'énergie solaire, soit au moins 450 MW. L'Algérie utilise déjà des panneaux solaires photovoltaïques. Elle s'est lancée dès les années 1990 dans des projets d'expérimentation dans la région du sud pour arriver quelques années plus tard à concrétiser un programme ambitieux d'électrification rurale solaire photovoltaïque. Grâce à ce programme, 20 villages du Sud, à nombre de foyers réduits caractérisés par leur isolement et leur éloignement de tout réseau de communication, ont été ainsi électrifiés à l'énergie solaire. Leur alimentation en électricité par les filières classiques (diesel ou réseau) aurait posé, en plus des coûts de réalisation excessifs, un véritable problème d'acheminement du combustible. Des installations similaires devraient alimenter 16 autres localités d'ici 2009. Le pays vise à exploiter les potentialités exceptionnelles d'ensoleillement pour utiliser, mettre au point et développer les applications de l'énergie solaire à l'électrification des sites isolés (zones désertiques du Sud, notamment les 4 wilayas du Sud : Adrar, Illizi, Tamanrasset, Tindouf) et régions montagneuses. Des fermes éoliennes sont en projet à Tindouf, Timimoun, Addrar pour 100 MW au total. Toutefois, le projet phare dans le domaine reste, sans aucun doute, celui la construction à Hassi R'mel d'une centrale hybride (gaz, solaire). Cette première centrale hybride, sur un total de quatre prévues, utilisera le gaz naturel, abondant en Algérie, en complément du soleil pour maintenir la production de nuit et par temps nuageux. Le complexe produira du courant pour la consommation intérieure et abritera un centre de recherche pour étudier les moyens de réduire les coûts de l'énergie solaire. La firme espagnole Abener, qui a remporté un appel d'offres pour construire avec NEAL ce site évalué à 425 millions de dollars (310 millions d'euros), en détiendra 66%. C'est le premier projet d'une série programmée par la société NEAL. Cette dernière travaille à des projets similaires : un à Meghaïer et un autre à Naâma. NEAL table sur un investissement estimé à 2,9 milliards de dollars. En plus du privé, national ou étranger, qui manifeste de l'intérêt dans ce domaine, des entreprises publiques se sont également impliquées. L'entreprise publique de l'industrie électronique (ENIE) produira, dès janvier 2009, des panneaux et cellules solaires dit "photovoltaïques". Cette production devrait couvrir une partie des besoins en électricité du pays. L'entreprise nationale s'appuiera sur un partenariat qu'elle vient de conclure avec l'espagnol Isofoton, leader mondial dans le domaine. Les deux parties investiront 24 millions de dollars d'ici à cinq ans pour développer leurs projets communs. La première expérience de l'ENIE dans la fabrication de matériaux utilisés pour la production de l'énergie solaire remonte à une vingtaine d'années.