Quelles réformes pour les collectivités locales, pour le fonctionnement de l'Etat et qui ne se traduiraient pas par l'octroi à celles ci d'une assez large autonomie qui amènerait des réponses locales aux problèmes locaux ? Une telle autonomie par la décentralisation serait en mesure de favoriser la naissance et le développement des comportements responsables dans le cadre d'une transparence aussi bien des décisions, du processus de la prise de décision, que du contrôle de celle-ci. Il n'y a cependant pas que les collectivités locales qui auraient besoin de réformes. On parle tellement de réformes à introduire dans le fonctionnement de " tout ce qui bouge " qu'à la fin on perd totalement le sens de ces réformes. Réformer, cela signifierait il seulement changer quelques dispositions " textuelles "ou produire un vraie révolution en allant promettre d'abord de tout changer en matière de mentalité, d'engagement ? Il ne suffit pas que les pouvoirs publics continuent à encenser ce qu'ils font et que l'opposition (il n'en reste guère en termes de partis) continue à dire ce qu'elle a toujours dit, invariablement. Où en est le marché de l'emploi, ça, tout le monde le sait. Pas besoin de statistiques dont la méthode d'évaluation ne fait jamais consensus. Or, s'il n'y a pas de consensus dans le recueil des informations, dans les méthodes de leur traitement, commenta avoir alors à élaborer des politiques publiques ? Il n'y a pas de consensus sur les bilans, il n'y a pas de consensus sur leurs implications, Il serait encore plus utile qu'ils nous énumèrent les différents handicaps qui l'empêchent de faire décoller l'économie et pas seulement celle-ci. Si on parle encore de corruption dans sa dimension " impunité ", de populations à mettre ou à remettre au travail, de la nécessité de faire exister des contre pouvoirs, de la paix qui nécessite une instauration complète, d'une criminalité qui tend à sa structuration, on oublie l'alarme tirée d'un consensus (le seul ?) sur les périls conjurés de la sécurité alimentaire. Les handicaps relevées ne datent pas d'une année, ni d'une décennie, ni de deux décennies. ourquoi, en dépit des études lancées en vue des réformes des missions de l'Etat, lancées en plus sur initiative de la présidence de la république et non par le gouvernement, à ce jour, il apparaitrait une sorte d'incapacité à réformer l'Etat ? Même remarque pour la réforme du secteur judiciaire dont les études ont été confiées à la commission Mhand Issad réalisées, là également, suite à une initiative de la présidence ? Où en serons-nous dans le cas de la mise en œuvre de telles réformes et où en serons nous dans le cas d'un statu quo, c'est-à-dire si les candidats optaient pour l'urgence de ne rien faire , de ne rien en dire, et de tout laisser faire ?