Le Parti des travailleurs, qui se présente aux prochaines législatives du 17 mai au niveau des 48 wilayas, est présent dans l'actuelle assemblée avec 21 sièges malgré la défection d'une dizaine de députés au cours du mandat. Mais, selon Mme Louisa Hanoune, ces sièges sont toujours au nom du PT. Malheureusement, dit-elle, une partie est indûment occupée par des personnes qui ont rompu leur "engagement envers le parti". Elle a affirmé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III que ce sont des engagements signés qu'ils ont remis lorsqu'ils étaient candidats et qu'en cas de désaccord ou de radiation, de démission, ils devaient remettre le mandat parce qu'il ne leur appartient pas . Mais une fois installés à l'Assemblée, ils ont rompu leur engagement financier et politique pour se libérer du contrôle du parti. Selon elle, cette situation pose un problème d'éthique politique. Rappelant dans ce sens que son parti a proposé des amendements à la loi électorale, mais que "malheureusement, cela n'a pas été programmé. Il s'agit d'amendements qui consacrent le respect du mandat, car pour nous, c'est sacré. D'autant plus que nous sommes avec le système à la proportionnelle wilayale, c'est-à-dire que ce ne sont pas des hommes et des femmes qui sont élus, mais les programmes qui sont présentés aux citoyens et aux citoyennes. C'est un système hautement plus démocratique que le système uninominal. Et là, cela individualise et introduit le tribalisme et les manipulations y compris la corruption", déclare -t-elle. Répondant à la question sur le changement de cap du PT qui, à la fois, s'attaque aux ministres du gouvernement et soutien d'un autre côté la politique du président de la République, Mme Hanoune explique que bien au contraire, le programme du PT, n'a pas changé depuis 1997. "Il a été réaffirmé par tous les congrès qui se sont succédé. Notre politique actuelle, c'est la continuité de tous les combats que nous menons depuis la fondation du PT avec les mêmes priorités, notamment la question de la paix, la question de la souveraineté nationale, la question de l'égalité en droit, de la démocratie, de l'unité de la Nation". Elle croit que le citoyen est en mesure de constater que le PT n'a absolument pas changé de position sur "aucune question". Ceci étant dit, elle explique que ceci relève de la stratégie et de la tactique. "Et parmi nos règles, nous avons nos principes, à savoir : si le chef de l'Etat prend des décisions qui sont conformes aux besoins et aux intérêts de la nation, nous le soutenons". D'après elle, son parti ne roule pas pour des intérêts partisans. "Et si le gouvernement prend des décisions qui sont positives de notre point de vue sur le plan économique ou sur le plan démocratique nous le soutenons. Si également un parti politique fait des propositions que nous estimons correctes, nous les approuvons. Nous pensons que personne ne peut résoudre les problèmes à lui seul". Evoquant la question de la paix, du rétablissement de la souveraineté nationale sur les richesses et l'utilisation du fonds de régulation des recettes, la porte-parole du PT insiste sur la rupture avec les injonctions du FMI. Elle indique dans ce sens que "les décisions qui ont été introduites par le président de la République lors du conseil des ministres durant le deuxième semestre de l'année 2006 et qui concordent avec les batailles que nous avons menées, notamment la campagne pour un référendum collectant plus d'un million de signatures sur la question des hydrocarbures, nous avons soutenu toutes ces décisions là". Elle affirme que son parti ne rejoindra pas l'Alliance présidentielle, Mme Hanoune perçoit cette alliance en disant très particulièrement : "une alliance est une plate-forme politique dans laquelle se retrouvent des partis ou des candidats dans la perspective de gouverner ensemble". Elle explique que ce sont des partis qui ont des points communs et une vision commune. Elle rappellera que les trois partis de l'Alliance présidentielle ont bien voté pour la dénationalisation mais que "le Président à renationalisé. Il y a parmi les membres de l'Alliance ceux qui se sont opposés farouchement à l'augmentation des salaires mais le président de la République a dit que c'est un droit légitime". Elle conclut que son parti est indépendant ; "nous sommes prêts à passer un accord sur certaines questions tel le déroulement d'élections libres, par exemple. Nous avons toujours fait appel à nos collègues pour qu'ils préservent les intérêts de la nation ; encore aujourd'hui, je lance un appel aux députés pour qu'ils ne votent surtout pas la loi portant privatisation des universités à la veille des élections parce que l'expérience des hydrocarbures a déjà prouvé que la primauté de l'exécutif sur le législatif est une catastrophe qui peut nuire et même détruire la nation".