Le Parti des travailleurs, dont les députés ont voté "oui" pour les amendements apportés à la nouvelle Constitution, vient de se lancer dans une campagne pour demander, désormais, des élections législatives anticipées. La secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune, l'a affirmé jeudi dernier lors du forum hebdomadaire de la Chaîne II de la Radio nationale. Pour Mme Hanoune, l'Assemblée nationale, dans sa composante actuelle, est frappée du sceau de l'illégitimité, et c'est la raison pour laquelle "des élections législatives anticipées s'imposent afin de mettre en place une assemblée parlementaire à travers laquelle la volonté populaire doit s'exprimer". La raison pour laquelle l'Assemblée populaire actuelle aurait perdu sa légitimité, aux yeux de la première dame du PT, se trouve dans le fait que "les dernières élections législatives se sont déroulées dans de mauvaises conditions", et ce, eu égard au taux de participation qui a été un fiasco. Revenant sur les amendements apportés par le chef de l'Etat à la Constitution et les circonstances dans lesquelles cette révision est intervenue, Louisa Hanoune approuve dans le fond toutes les dispositions qui y sont introduites, tout en rejetant cette révision dans la forme. Le rejet du Parti des travailleurs de cette "réforme constitutionnelle " dans la forme a été expliqué par l' "illégitimité" du Parlement actuel. Louisa Hanoune a estimé ainsi sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale que "la composante de l'actuelle Assemblée ne reflète pas la volonté populaire, donc, l'APN n'est pas représentative". Pour cela, les observateurs se demandent ainsi pourquoi le PT a accepté de cautionner une Assemblée jugée illégitime puisqu'il y siège. En revanche la secrétaire générale du PT a appelé le président de la République à organiser des législatives anticipées tout en refusant de lancer un ultimatum pour cela. Sans omettre, bien évidemment, d'accabler les députés qui démissionnent de leurs groupes parlementaires pour se rallier à d'autres formations politiques. Le Parti des travailleurs, faut-il le dire, subit une saignée et, récemment, pas moins de huit élus de ce parti viennent d'annoncer leur démission avant de rejoindre les rangs du FLN. Interrogée sur l'appréciation que son parti établit sur l'action du président de la République, la première dame du PT a déclaré que "le chef de l'Etat, à travers sa démarche, a une seule priorité qui est la souveraineté nationale comme cela a toujours été revendiqué par le PT. Mais il se trouve que des ministres agissent à contre-courant des orientations données par le chef de l'Etat". C'est la raison pour laquelle, ajoutera Louisa Hanoune, " il est temps de définir la nature du régime politique en Algérie en allant vers un régime présidentiel". Dans son réquisitoire contre les membres du gouvernement, la SG du PT ne semble pas prête à renoncer à ses hostilités à l'égard du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements auquel qualifie la gestion du dossier des privatisations en contradiction avec les choix stratégiques du chef de l'Etat. Pis encore, Mme Hanoune estimera que les SGP (sociétés de gestion des participations) et le Conseil des participations de l'Etat ont des pouvoirs qui dépassent parfois les prérogatives des ministères. "Les SGP et le CPE est un Etat dans un Etat", dira Hanoune.